Nous apprenons qui nous sommes et ce que nous pouvons attendre des autres dans le contexte de nos relations. Certaines des choses que nous apprenons de nos relations dans la mortalité nous encouragent à faire confiance en notre Père Céleste et en Son Fils, Jésus-Christ, et à faire appel à eux avec optimisme. D’autres choses que nous apprenons peuvent faire obstacle à cette confiance, rendant leur amour difficile à comprendre et à faire demeurer en nous.

Il est difficile de développer une relation satisfaisante et remplie de confiance avec la divinité lorsque les pertes, les déceptions et les craintes liées à des relations passées nous entrainent dans de faux espoirs et d’impossibles attentes. Comment pouvons-nous apprendre à appréhender cette relation, la plus importante de toutes, avec moins de craintes et de honte, avec plus de confiance et d’espoir ? Comment pouvons-nous recevoir plus complètement cet amour qu’on nous a dit qu’Ils nous donnent, mais que nous ne ressentons pas toujours ?

La crainte et la vulnérabilité

Sans le réaliser complètement, beaucoup d’entre nous craignent la vulnérabilité liée à une telle proximité. Nous pouvons désirer cette proximité avec Dieu qui selon nous, soulagerait nos craintes, augmenterait notre confiance, et renforcerait notre foi. Mais nous avons peur de cette proximité quand nous réalisons qu’elle dévoilerait nos défauts ou nous rendrait vulnérable face à la perte. Dans nos relations nous pouvons avoir appris à nous sentir débordés, abusés, ignorés, ou à avoir peur de la trahison, du rejet, ou de la déception. Nous pouvons être inquiets explicitement ou implicitement du fait que Dieu va aussi nous critiquer, nous ignorer, nous diminuer, ou nous tester au-delà de ce que nous pouvons supporter.

La plupart d’entre nous avons déjà ressenti au moins un peu de frustration ou de peur ou de confusion dans notre relation avec la divinité. Souvent, les choses s’arrangent. Nous changeons la manière avec laquelle nous considérons les choses. Nous obtenons une perspective différente ou un autre appel. Quelque chose se produit pour nous réconforter ou détourner notre attention. Nous allons de l’avant. Mais parfois les sentiments négatifs ne se dissipent pas et nous ne guérissons pas. Ces sentiments sont enterrés, prêts à ré-émerger lorsque nous sommes stressés, fatigués ou confrontés à de nouvelles tentations ou de nouvelles épreuves.  

ne pas avoir peur de l'amour de Dieu

De mauvaises suppositions, et pas uniquement un mauvais comportement

Nous voulons être enlacés dans l’amour de notre Père et de notre Sauveur. Alors pourquoi gardons-nous Dieu à l’écart ?

Bien qu’il y ait plusieurs façons de comprendre les dilemmes dans nos relations avec Dieu (nous avons sans doute besoin d’une compréhension plus claire de la doctrine, de plus de repentance et de plus de patience), il y a souvent quelque chose d’autre en jeu qui ne révèle par forcément un manque de vertu de notre part ou un manque d’accessibilité de la part de Dieu. C’est peut-être que Dieu nous invite dans une relation très proche avec Lui, et que cette proximité nécessite que nous changions non seulement notre attitude mais également certaines de nos suppositions les plus basiques concernant nous-mêmes et la vie.

Quels genres de changements sont nécessaires pour avoir une telle proximité ? Le genre de changements que se produisent au cours d’une amitié ou d’un mariage long et fructueux alors que nous apprenons à nous voir ensemble, et pas l’autre uniquement, plus clairement. Le genre de changements qui nécessitent que nous nous repentions et que nous pardonnions. Le genre de changements qui nous permet de voir notre éducation, nos faiblesses et notre futur avec de nouveaux yeux et une perspective plus large. Le genre de changements qui viennent après avoir vécu de grandes déceptions tout en ayant trouvé le moyen d’aller de l’avant avec espoir.

Autrement dit, ce qui doit changer n’est pas seulement notre tendance pécheresse, bien que cela soit tout de même essentiel. Ce qui doit changer pourrait également être la conclusion que nous avons faite sans savoir qu’il s’agissait d’une conclusion, pensant plutôt qu’il s’agissait d’un simple fait concernant le monde ou nous-même, ou bien une règle qui empêcherait d’avoir des ennuis. Une conclusion comme : On ne peut pas faire confiance aux gens, et je serai en sécurité seulement si je suis toujours sur mes gardes. Mais cette conclusion n’explique, ni ne protège davantage. Elle nous freine et empêche notre progression relationnelle.

Changer les attentes de notre relation

Nous avons tous, par définition, une relation personnelle avec Dieu, qui est notre Père éternel. Mais nous devons choisir individuellement d’encourager et de recevoir cette relation d’alliance qui nous ramène en Sa présence pour l’éternité.

Je ne construis pas une relation avec mon mari en lui demandant sans arrêt des services, bien que je puisse lui en demander. Je ne construis pas une relation avec ma mère en ne faisant que la remercier de son aide, bien que je doive absolument la remercier. Je ne construis pas de relation avec mon amie en la persuadant et en la suppliant, bien que je puisse le faire parfois.

Je construis des relations avec les gens en passant du temps avec eux, en marchant avec eux dans le parc, en riant ensemble, pleurant ensemble, en ayant de longues conversations sur n’importe quels sujets, en travaillant ensemble sur un problème, en me sentant écoutée, en échangeant des accolades, en travaillant cote à cote, en écoutant leurs histoires, en leur racontant les miennes, en servant dans leurs communautés, en m’asseyant avec eux sur la plage au coucher du soleil, en apprenant d’eux, en les enseignant, et en ne disant rien du tout. En fin de compte, je construis des relations avec les autres en partageant mes craintes et mes blessures les plus intimes, en me laissant être choyée, en m’excusant, en pardonnant, en voyant ce qui est vraiment, et sans me presser.

De telles expériences m’apprennent également comment avoir une relation personnelle avec Dieu. Avec une telle proximité avec Dieu, nous apprenons plus complètement qui nous sommes. Il veut nous montrer qui Il est également, nous révéler son identité de guérisseur, de donneur de vie, de donneur de pouvoir et d’encouragements, d’enseignant, de rédempteur, d’ami.

Christ à Gethsémanée, l'amour de Dieu à son paroxysme

Quand Dieu semble lointain

Tout comme le Christ doit se souvenir sur la croix que Dieu est Son Père, même quand Il semble lointain, nous devons également dans les heures sombres, nous souvenir de la compagnie céleste que nous avons connue auparavant, même si nous ne la ressentons pas maintenant. Bien que Ses supplications sur la croix sur le fait d’être abandonné soit l’unique prière que le Christ adresse à « Dieu » et non pas au « Père », le Christ soumet à nouveau Sa confiance en Dieu en tant que Son Père à travers Sa prière finale de complète soumission : « Père, je remets mon esprit entre tes mains » (Luc 23 : 46)

L’événement de Gethsémané nécessitait le fait que Jésus accepte la main fortifiante d’un messager à la place de l’échappatoire pour lequel Il avait prié. Le mont du Calvaire nécessitait que Jésus s’accroche à ce qu’Il savait de l’amour de son Père, même quand Son Père semblait loin de Lui. De telles prières ne sont pas tant pour essayer de nous assurer que Dieu nous connait et connait nos besoins, mais plus pour recevoir et nous souvenir de ce qu’il a déjà donné. Ces prières peuvent être particulièrement difficiles lorsque nos expériences terrestres nous ont appris à craindre l’abandon et le rejet. Il est rare de trouver une personne dont les relations ont été systématiquement basées sur la confiance, et qui n’aurait pas au moins quelques craintes de ce type.

Notre Père aimant

Les juifs ne prononçaient pas le nom de Jéhovah parce qu’ils considéraient qu’il était trop sacré. Pourtant Dieu semble constamment nous inviter à appeler Son nom, à ouvrir nos cœurs à Sa présence, à apprendre au sujet de son caractère et de son identité, et à nos approprier ce caractère.

Elder Bruce R. McConkie a enseigné:

“Nous n’avons pas besoin de penser à jamais à Dieu notre Père Eternel comme une personne omnipotente, toute puissante et glorifiée… Nous ferions mieux de penser à Dieu notre Père juste comme un père… comme une personne dont nous avons vue le visage et chez qui nous avons vécu, dont nous avons entendu la voix, dont nous avons appris les enseignements avant de naitre dans cette vie. »

Le Président Boyd K. Packer a parlé de la même façon :

“Maintenant, je vous offre ce réconfort : Dieu est notre Père !  Tout l’amour et toute la générosité, manifestés dans le père terrestre idéal se manifestent en Lui qui est notre Père et notre Dieu au-delà de la capacité de compréhension de notre esprit mortel. »

Nous pouvons choisir, guérir et approfondir notre relation avec Dieu notre Père et Son Fils, Jésus-Christ. Nous le faisons plus facilement en comprenant mieux l’impact de nos relations terrestres sur nos suppositions concernant l’amour, en changeant d’avis sur les craintes que nos relations nous ont enseignées à cultiver, et en nous repentant, en pardonnant, en travaillant, et en recevant pour que Dieu puisse recevoir nos vrais besoins. Nous devrons certainement encore nous contenter de quelque chose d’autre que le soutien que nous recherchons. Il est possible que nous pensions encore parfois que Dieu nous a abandonné. Nous pourrons encore devoir choisir de nous souvenir et de faire confiance à ce que nous ne pouvons pas ressentir ou voir maintenant. Mais je pense aussi qu’il est toujours vrai que Dieu est plus proche de nous que nous le pensons, et il veut se rapprocher encore plus.

 


Article écrit par Wendy Ulrich et publié dans ldsliving.com sous le titre  2 reasons We dont let God loves us. Traduit par Samuel Babin. Français ©2018 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2018 LDS Living, A Division of Deseret Book Company