Texte de Sœur Andersen, rédigé avant la consécration du temple de Paris, à laquelle elle a assisté avec son mari. 
Tandis que mon mari et moi nous réjouissons en discutant de la consécration à venir du temple de Paris, en France, nous avons sorti de notre bibliothèque un classeur datant d’il y a presque 25 ans. C’est un cadeau que nous ont offert les Saints de notre branche d’Eysines avant que nous quittions la France en 1992 pour retourner chez nous, en Floride. Nous avons regardé leurs photos, relu leurs témoignages et pensé aux hommes et aux femmes fidèles de notre branche du sud-ouest de la France qui ont vécu avec espoir et anticipation que peut-être un jour il y aurait un temple en France, non seulement pour eux mais aussi pour leurs enfants, petits – enfants et compatriotes. Laissez-
moi vous parler de certains d’entre eux que nous avons appris à connaître et que nous aimons.

Quelques français qui sont devenus nos amis

Soeur David
Soeur David était une femme merveilleuse et pleine de foi. C’était un pilier de force dans l’Église, elle était toujours fidèle et elle répandait son influence extraordinaire tout autour d’elle. Lorsque notre plus jeune fils allait se faire baptiser, nous avons invité son instructice de la Primaire, Soeur David. Nous ne nous étions pas rendus compte que sa présence au baptême, tôt le matin à l’église impliquerait qu’elle devrait se lever à 5h du matin, qu’elle devrait prendre deux bus puis faire une longue marche pour arriver à l’église. Soeur David n’a jamais mentionné ce désagrément mais elle était présente avec son beau sourire et elle a chaleureusement pris dans ses bras l’un des garçons de la Primaire. Elle a mené une vie de foi et de dévotion inébranlables.
famille Caussé
L’un de nos chers présidents de branche était Jean Caussé. Après s’être joint à l’Église étant  adultes,  lui et sa magnifique épouse Marie-Blanche étaient constants dans leur amour de l’Evangile. Leurs témoignages ont transmis de la force à leurs enfants (dont le petit Gérald qui sert aujourd’hui en tant qu’Evêque Président de l’Eglise) et leurs petits-enfants. Tant de vies ont été bénies grâce au témoignage de Jean et Marie-Blanche.
Frère et Soeur Dupuy
Frère et Soeur Dupuy étaient des soutiens fidèles dans la branche d’Eysines. Année après année,  décennie après décennie, ils ont calmement vécu l’Evangile.  Leur influence s’est prolongée sur des générations à travers leur fille et sa magnifique famille.
famille Boulie
Un jeune couple, Alain et Laurence Boulie, ont enraciné leur foi et leur confiance dans le Seigneur. Laurence était la présidente des Jeunes-Filles lorsque nous étions dans la branche d’Eysines et elle a béni par son amour les vies des jeunes filles à travers son merveilleux exemple. Des années plus tard, Alain a servi en tant qu’Evêque de la paroisse d’Eysines pendant sept ans. Lorsque son service en tant qu’Evêque a pris fin, ils ont continué à servir en étant fidèles et bons.
Frère et Soeur Farel
Frère et Soeur Farel étaient là au début des années 1970 lorsqu’un président de mission a annoncé que les missionnaires ne joueraient plus au piano pendant les réunions et que les membres devaient apprendre à jouer du piano. Au début, cela semblait un peu rude mais les Farel n’ont pas été offensés. Au lieu de cela, avec une foi indéfectible, ils ont immédiatement inscrit leur fille, Annie, à des leçons de piano. C’était un sacrifice pour eux mais Annie Farel à appris à jouer du piano.
Annie Farel Guerrero
Presque 20 ans plus tard, nous sommes arrivés avec notre famille. Frère et Soeur Farel étaient alors grands-parents. Leur fille s’appelait alors Annie Guerrero et elle était la pianiste de la branche. La génération d’Annie a développé des talents qui ont aidé à renforcer l’Eglise en France et maintenant c’est une mère qui enseigne fidèlement l’Evangile à ses enfants.
Théo et Suzanne Plante
Theo et Suzanne Plante se sont joints à l’Eglise lorsqu’ils étaient adultes. Ils ont adopté l’Evangile de tout leur coeur et esprit. Frère Plante était professeur à l’université. Les Plante ont passé leur vie à servir avec un dévouement qui reflète leur amour total pour le Seigneur. Les années ont passé. Il y a aujourd’hui trois générations, dans la famille Plante, qui se réjouissent tous ensemble de la consécration du temple de Paris.

Nombreux souvenirs de saints français dévoués

Nous nous souvenons d’une merveilleuse présidente de Société de Secours de district qui est arrivé dans la ville de Bayonne un dimanche. Nous avions conduit les deux heures nécessaires pour nous rendre aux réunions avec notre famille. Nous étions embarrassés lorsque nous nous sommes rendus compte qu’elle s’était levée avant l’aube et avait fait le chemin à vélo dans le noir jusqu’à la gare. Ensuite, elle avait pris le train jusqu’en ville puis elle avait fait route jusqu’à la maison où avaient lieu les réunions. Je me rappelle encore de la leçon qu’elle a enseigné ce jour-là à la Société de Secours. Après les réunions, elle est retournée avec nous à Bordeaux dans notre voiture. Je n’ai jamais oublié mes sentiments ce jour-là tandis que nous la déposions à la gare où elle est montée sur son vélo pour rentrer chez elle. Elle avait une grande dévotion qui m’a très profondément touchée.
Je me souviens d’une leçon d’Ecole du Dimanche peut de temps après notre arrivée en France. L’instructrice a distribué environ dix petites cartes aux membres de la classe pour qu’ils les lisent à un moment donné de la leçon. J’étais assez étonnée de voir que chaque carte était écrite à la main. Je me suis demandée pourquoi elle ne les avais pas tout simplement imprimées. Puis je me suis rendue compte que cette sœur n’avait ni photocopieuse ni ordinateur. Pensant que nous allions apprendre davantage en participant, elle avait méticuleusement écrit à la main de longues citations tirées du manuel de leçon.
Nous nous souvenons d’un père et d’une mère dévoués qui avait un fils de 16 ans qui ne voulait pas aller au séminaire. Le père était le président de la branche et on l’avait autorisé à être l’instructeur du séminaire matinal pour son fils. Ils faisaient le séminaire ensemble, tôt le matin. Le fils de 16 ans a pu garder les pieds dans l’Evangile. Aujourd’hui,  il a une famille à lui, il s’est marié au temple et il enseigne l’Evangile à ses enfants. Ainsi sont les saints en France.

L’oeuvre de Dieu avance

La tradition religieuse est proéminente dans presque chaque village et petite ville de France, d’où la présence de superbes cathédrales au centre de leurs communautés. Nous avons vu les Saints des Derniers Jours dévoués passer souvent devant ces magnifiques bâtiments sur leur chemin pour aller adorer Dieu dans de simples chapelles, des maisons ou des immeubles loués. Bien évidemment, les célèbres vins français restent des choses inconnues pour les Saints des Derniers Jours fidèles et, bien qu’ils ne soient parfois pas comptés parmi l’élite social, ces hommes et ces femmes extraordinaires sont certainement comptés parmi les élus de Dieu.
Les saints fidèles de notre branche d’Eysines et d’autres sont un petit échantillon des membres de l’Église en France qui ont aidé à édifier, génération après génération, la force et la foi au Seigneur Jésus-Christ et en son Évangile.
Un dimanche, le 24 mai 1992, une congrégation de Saints des Derniers Jours dont ceux qui ont été mentionnés plus haut, ont assisté à l’église dans une grande salle louée pour l’occasion  et ont chanté : “L’Esprit du Dieu saint brûle comme une flamme. La gloire déjà revêt les derniers jours. Les dons d’autrefois réjouissent notre âme. Les anges reviennent à notre secours.” (Cantiques, No. 2). Puis, Elder Boyd K. Packer, du collège des douze Apôtres s’est levé et il a annoncé la création du Pieu de Bordeaux. À  ce moment-là, il y a eu un tonnerre d’applaudissements retentissants tels que nous n’en avions jamais entendu durant toutes nos années passées en France. Il nous semblait que les cieux avaient donné un point d’exclamation à la progression du royaume du Seigneur en France.
Cela fera presque 25 ans aujourd’hui,  le 21 mai, jour de la consécration du temple de Paris. Nous nous réjouissons extrêmement avec les Saints français qui ont le privilège d’avoir vécu assez longtemps pour voir ce jour béni.
Un nombre incalculable d’hommes et de femmes fidèles qui ont donné leur vie pour l’Evangile n’ont pas vécu assez longtemps pour voir ce jour béni où la maison du Seigneur serait consacrée.
 
Texte original en anglais écrit par Soeur Kathy W. Andersen sur Deseretnews.com, traduction Nathalie.