LE CHESNAY, France
Elder Matthieu Bennasar n’avait que trois ans quand son père assista à une réunion à Paris et entendit le président de l’Église de l’époque, Spencer W. Kimball, déclarer aux membres français : Si « nous faisons des efforts et serrons les dents, les membres ici auront un temple ».
Le président Kimball promit aussi que dans le même temps, la population de l’Église en France doublerait, voire quadruplerait.
« C’est ce qui s’est passé », explique Elder Bennasar, soixante-dix d’interrégion. En quarante ans, depuis la réunion de 1976, le nombre de membres en France est passé de 10 000 à presque 40 000.
Plus important encore, le dimanche 21 mai, le président Eyring, premier conseiller dans la Première Présidence, a consacré le temple de Paris, le premier en France et le cent-cinquante-sixième dans le monde.
Il a déclaré : « Nous nous réjouissons avec les Saints de France et des pays alentours, qu’aujourd’hui, une sainte maison de Dieu soit consacrée chez vous, ajoutant ainsi une dimension éternelle à la beauté de cette grande région historique du royaume du Seigneur ».
Situé à quelques pas de l’entrée des jardins du château de Versailles, le temple se tient au cœur d’un site royal de choix. Ce bâtiment de 4 100 m² est orné de pierre calcaire qui rappelle la pierre utilisée à Versailles, et de vitraux évoquant les jardins français. En raison des contraintes de hauteur, il est l’un des dix temples dans le monde n’ayant pas de statue de l’ange Moroni.
En octobre 1849, John Taylor était appelé en France pour servir une mission. Quelques mois plus tard, sur une plage près de Boulogne, il offrit une prière pour consacrer le pays à l’œuvre missionnaire. La première congrégation de six membres a été organisée en avril 1850 à Boulogne-sur-Mer.
Le président Eyring a dit que le temple est la représentation de la « foi des merveilleux membres qui ont fait briller la lumière de l’évangile » en France.
Maryvonne Saint-Jean est devenue membre de l’Église en France en 1964 ; son futur mari, Daniel Saint-Jean s’est fait baptiser huit ans plus tard dans des fonds baptismaux portatifs dans la cuisine d’une maison en location où les premiers membres tenaient leurs réunions. En 1974, ils se rendirent deux fois en Suisse, la première fois pour recevoir leur bénédiction patriarcale, et la deuxième pour se marier au temple. Le couple déménagea à Paris en 1975, l’année où les membres soutenaient Gérard Giraud-Carrier, aujourd’hui président du temple de Paris, comme premier président du pieu de Paris.
Sœur Saint-Jean raconte : « À cette époque, il y avait un groupe extraordinaire de jeunes adultes très chaleureux et accueillants ».
Elder Bennasar explique que le temple est un hommage aux nombreux pionniers de France, comme ses parents et les Saint-Jean, qui étaient « des exemples menant une vie juste et persévérant jusqu’à la fin ». « À ma connaissance, c’est en 1976 qu’un président de l’Église parla pour la première fois publiquement d’un temple en France », a déclaré Elder Bennasar, président du comité de consécration du temple de Paris.
Cependant, un temple n’arrive pas sans effort et sans serrer les dents.
Au cours d’une réunion à Paris en 1998, le président Hinckley annonça aux Saints des Derniers Jours : « Le temps viendra … où nous pourrons construire, quelque part dans cette région, une maison du Seigneur, un temple sacré. »
Thierry Crucy commença à rechercher le véritable sens de la vie en 1971, alors qu’il avait vingt ans. Deux semaines plus tard, des missionnaires frappèrent à sa porte. Il était présent à la réunion de 1998, quand le président Hinckley parla d’un temple à Paris. Il raconte : « J’ai pris ça comme une bénédiction à crédit. Nous comprenions qu’avoir un temple pouvait nécessiter du temps et des miracles ».
Mais en 2004, aucun emplacement pour un temple n’avait été trouvé. Le président Hinckley revint en France et réaffirma sa promesse prophétique : « Un jour, une magnifique maison du Seigneur embellira ce pays ».
À chacune de ses visites, en 1998 et 2004, Gordon B. Hinckley demanda aux membres de prier pour que le Seigneur guide les dirigeants de l’Église vers un site où le temple pourrait être construit.
Thomas et Virginie Fournier font partie de la deuxième génération de membres de l’Église en France. Lors de la réunion de 1998 où le président Hinckley promit un temple en France pour la première fois, il avait dix-huit ans et chantait dans le chœur. Frère Fournier raconte que les conversations sur un temple en France « étaient devenues monnaie courante ». Tout le monde savait que les dirigeants « cherchaient un terrain ».
Pendant que les membres attendaient le temple, la population de l’Église en France continuait de grandir en nombre et en diversité. Aujourd’hui la population de l’Église est le reflet de la diversité de la population française en général explique Frère Fournier, et il ajoute : « Dans la paroisse de Paris, plus de trente nationalités sont représentées ».
La famille d’Agenor Sohou est devenue membre de l’Église après avoir quitté la Côte d’Ivoire pour s’installer en France quand il avait quatre ans. Trois ans plus tard, quand sa famille est devenue moins pratiquante, Frère Sohou a continué à aller à la Primaire. Il raconte : « Quand j’étais jeune, j’étais heureux quand j’allais à l’Église ». Maintenant, il va commencer à travailler à son histoire familiale, pour la plus grande partie transmise oralement de génération en génération, afin de pouvoir accomplir l’œuvre pour ses ancêtres dans le temple de Paris.
Elder Bennasar estime que, comme les quarante ans d’errance des enfants d’Israël avant d’atteindre la terre promise, de même les quarante ans écoulés depuis que le président Kimball a parlé pour la première fois d’un temple en France, ont une signification importante. Les années d’attente ont servi à instaurer des bases pour les membres de l’Église, dit Elder Bennasar. Les Saints français recevront maintenant « les promesses, les alliances, la connaissance et le pouvoir » dans la maison du Seigneur, ajoute-t-il.
Christophe Mortier, président du pieu de Bordeaux, est devenu membre de l’Église en mai 1976 avec ses parents. Il avait douze ans. Il raconte : « J’ai grandi dans l’Église tout comme l’Église a grandi ». En tant que membre du comité de consécration du temple de Paris, il a rassemblé huit cents témoignages pour les déposer derrière la pierre angulaire. Ils racontent tous une histoire « de foi, de courage, de sacrifice », dit-il. « Quand nous en avons fait la compilation, nous avons compris pourquoi nous avons un temple ici, en France. »
Dirigeants ayant participé à la consécration du temple de Paris :
- Henry B. Eyring, premier conseiller dans la Première Présidence.
- Neil L. Andersen du Collège des douze apôtres et sa femme Sœur Kathy Andersen.
- Larry Y. Wilson, soixante-dix Autorité générale et directeur exécutif du département du temple de l’Église, et sa femme, Sœur Lynda Wilson.
- Paul V. Johnson, soixante-dix Autorité générale, et sa femme, Sœur Jill Johnson.
- L’Évêque président Gérald Caussé et sa femme, Sœur Valérie Caussé.
Photos par Sarah Jane Weaver @SJW_ChurchNews
Publié le 21 mai 2017 17:10, sur deseretnews.com sous le titre Paris France Temple dedication: A tribute to the faith, sacrifice of pioneer members. Traduit par: Christine.