Une expérience spirituelle et une meilleure compréhension du rétablissement de l’Eglise

Il y a un peu plus de deux ans, j’étais assise dans une église protestante en train d’attendre pour rencontrer la maîtresse de maternelle de mes jumeaux. Une femme s’est présentée, et j’ai appris qu’il s’agissait de la mère du pasteur de cette église. Nous avons eu une conversation agréable pendant laquelle je lui ai demandé comment sa fille était devenue pasteur, et j’ai découvert les nombreuses activités merveilleuses proposées par l’église. Elle m’a invité à me joindre à leur activité pour les femmes qui se tenait tous les vendredis matin. Elle m’a même donné une brochure faisant la liste d’un groupe d’étude de la Bible, de projets de service, d’activités pour les jeunes, et des différents offices du dimanche.

Elle était tout à fait le genre de personne à qui j’avais envie de dire oui et que j’avais envie de côtoyer. Lorsque mon tour est venu de voir la maîtresse, j’ai remercié la mère du pasteur pour la brochure et son invitation.

Sur la route du retour je ne pensais pas du tout à la réunion avec la maîtresse, mais à tout ce qui s’était dit avant. J’avais eu une expérience spirituelle.

J’espère ne jamais oublier. J’ai réalisé que j’avais été la bénéficiaire d’un travail missionnaire authentique. Une femme chrétienne chaleureuse et sincère avait fait un travail extraordinaire en tendant la main à une parfaite inconnue. Elle m’a offert tant de bonté. Pourtant, j’ai été frappée, et assez sèchement, du fait que si j’acceptais ce qu’elle m’offrait, j’abandonnerais tellement de choses. Un immense sentiment de gratitude m’a envahi. Dans ma tête j’ai dressé une liste des bénédictions dont ma famille et moi bénéficions en étant membres de cette Eglise. Aussi longue cette liste soit-elle, elle pouvait pour moi être réduite à deux mots : « le rétablissement ».

Le président Hinckley a dit dans un discours de Conférence Générale en 2002 : “Nous aimons ceux des autres églises. Nous travaillons avec eux pour de bonnes causes. Nous les respectons. Mais nous ne devons jamais oublier nos racines. Ces racines sont profondément ancrées dans le sol de l’ouverture de cette dernière dispensation, la dispensation de la plénitude des temps. »

Ma conversation avec la mère du Pasteur a eu lieu à un moment très approprié pour moi. J’avais passé cette année à enseigner le rétablissement dans la classe de Doctrine de l’Evangile et je l’avais étudié et médité plus profondément qu’a aucune autre période de ma vie. J’ai obtenu une plus grande compréhension de son déroulement et des nombreux sacrifices personnels.

Par exemple, quand le prophète Joseph Smith a reçu la révélation de déplacer l’Eglise de New York en Ohio, tel qu’indiqué dans la section 37 des Doctrine & Alliances, c’était en décembre, et son épouse Emma était enceinte de six mois avec des jumeaux ! Quelle foi et quel sacrifice de parcourir 300 km ! En février 1831 le siège de l’Eglise s’est installé à Kirkland dans l’Ohio où de nombreux évènements sacrés liés au rétablissement se sont déroulés ; dont le premier temple.

 

Ce qui m’a aussi marqué profondément en étudiant le rétablissement, c’était les nombreux, nombreux siècles de préparation nécessaires à la fondation. Dans un discours de Conférence Générale, Elder Hales a évoqué ce long procédé et a rendu hommage aux personnes clefs et aux événements critiques qui ont débuté dès 400 après Jésus-Christ et qui ont posé les bases du rétablissement. Le simple fait de mettre la Bible dans les mains d’un homme ordinaire a nécessité des siècles de courage, de lutte, d’invention et de sacrifice.

L’une de ces personnes clés était William Tyndale. Eclairé par l’Esprit de Dieu, il a traduit le Nouveau Testament et une partie de l’Ancien Testament du grec et de l’hébreux en anglais. Ses amis l’ont averti qu’il pourrait être tué à cause de cela et c’est ce qui s’est passé. Mais Tyndale était courageux. Un jour, alors qu’il se disputait avec un érudit, Tyndale a fait le serment : « Si Dieu me prête vie… je ferai en sorte qu’un garçon labourant avec sa charrue connaisse mieux la Bible que vous ». C’était tellement prophétique. Un garçon, qui labourait avec sa charrue dans l’Etat de New York en 1820, a lu le Nouveau Testament, a médité Jacques 1 verset 5 et a prié avec ferveur. Cette prière a donné lieu à la première vision et au rétablissement.

 

La Bible version du Roi Jacques

Ceux qui ont attendu et ont enduré

Mes ancêtres du coté de mon père ont souffert pendant l’apostasie et ont attendu le rétablissement.

Mes ancêtres faisaient partie d’un groupe appelé les Waldensiens. Précédant la réforme protestante de plusieurs centaines d’années, les Waldensiens prêchaient que l’Eglise primitive du Christ était tombée dans l’apostasie. Ils croyaient en l’autorité des anciens apôtres. Ils ont traduit le Nouveau Testament dans un dialecte français et croyaient que tout le monde devait avoir les écritures. Ils se distinguaient des Catholiques et ont été déclarés comme hérétiques, chassés des villes, et beaucoup ont été tués. Pendant plus de sept siècles les Waldensiens ont subi une persécution terrible.

En 1560 le Pape a déclaré que ces hérétiques devaient être entièrement éliminés. Ceux qui ont survécus ont continué à se soutenir et à rester fermes dans leurs convictions. Ils ont tenu des offices religieux dans une grotte assez grande pour contenir 300 personnes, mais les soldats du Pape ont fini par découvrir cette grotte et en ont incendié les deux entrées, asphyxiant ceux à l’intérieur. Beaucoup, dont mes ancêtres, ont trouvé refuge dans les Alpes en Italie du nord. Dans leur grande souffrance, leur devise était « la lumière brille dans l’obscurité ». Ils ont eu la bénédiction de recevoir des bénédictions et des rêves, même parmi leurs enfants, alors qu’ils attendaient la lumière à venir.

En 1847 mon arrière, arrière, arrière, arrière-grand-père, John Combe, a dit à sa petite fille, Mary, juste avant de mourir que “Les anciens ne le verront peut-être pas, mais les jeunes verront le jour quand l’évangile sera à nouveau prêché dans sa pureté, et ce jour-là, Mary, souviens-toi de moi ». Un an plus tard leur région d’Italie a reçu sa liberté religieuse et politique.

Un an après, le président Brigham Young a demandé à Lorenzo Snow pendant la Conférence Générale d’octobre “d’établir une mission en Italie et partout où l’Esprit le guiderait”. Elder Snow avait déjà servi plusieurs missions. Il venait d’amener sa famille en Utah l’année précédente. Juste avant de traverser l’Atlantique, Il a écrit une lettre à sa sœur, Eliza. “Beaucoup de sentiments occupaient mon esprit. …Nous nous éloignions de plus en plus de cet aimant puissant, NOTRE MAISON ! mais nous savions que l’œuvre dans laquelle nous étions engagés était de porter la lumière à ceux qui étaient dans l’obscurité et dans la vallée de l’ombre de la mort, et nos cœurs s’illuminaient d’amour, et nos larmes étaient séchées ».

En 1850 Elder Snow a ouvert la mission italienne ou lui et ses compagnons avaient été guides par l’Esprit vers ce groupe de chrétiens courageux d’Italie du nord. Mon arrière, arrière, arrière-grand-père, John Daniel Malan les a accueillis chez lui. Son fils aîné John a demandé à être baptisé ce même soir. Le lendemain, le reste de la famille a été baptisée dans la rivière gelée. D’autres baptêmes ont suivi et quelques 20 familles ont rejoint l’Eglise et ont émigrés en Utah.

Mon fils Michael a évoqué ses nombreuses opportunités missionnaires dans un lycée catholique au cours des quatre dernières années, et du fait d’avoir reçu la récompense de l’accomplissement religieux. En plus de la récompense de Michael, Ryan a reçu la récompense de l’esprit chrétien. Quel contraste !

Nos ancêtres italiens ont risqué leur vie pendant des siècles pour simplement vivre leur religion, alors que Michael et Ryan sont récompensés pendant une messe à l’école pour avoir fait la même chose. Quelle opportunité MAGNIFIQUE nous avons de vivre et de partager l’évangile, que nos prédécesseurs n’avaient pas.

 

mormons lors d'une conférence générale à salt lake city

Le rétablissement, c’est aussi maintenant!

Il est facile de considérer le Rétablissement comme quelque chose qui s’est déjà produit, mais il est en train de se produire, et ce n’est pas fini. Les prophéties sont partout dans les écritures. Une étude de BYU indique que le rétablissement dont il est question dans les écritures implique plus que le rétablissement de l’Eglise du Christ et des ordonnances salvatrices. Le rétablissement sera le point culminant de tous les desseins de Dieu sur la terre. Israël sera rassemblé, la seconde venue du Christ se produira, le Millénaire commencera, le royaume de Dieu sera établi à travers le monde, les iles et les continents seront regroupés tel que prophétisé dans D & A 133 : 23-24 & Gen 10 : 25) et la terre sera renouvelée et recevra sa gloire paradisiaque comme promis dans le 10ème article de foi.

Joseph Fielding Smith a dit : “le don et la promesse du Rétablissement est que chaque vérité et bénédiction de l’évangile, et toute l’autorité, toutes les clés, ordonnances et alliances de la prêtrise nécessaires au salut éternel des hommes ont été, ou seront rétablis dans cette dispensation. De cette façon, les bénédictions de dispensations passées ‘seront déversées dans la plus glorieuse et la plus grande des dispensations, comme les ruisseaux se déversent dans les puissantes rivières’ » (DS 1 : 168)

L’année dernière à la Société de Secours, le président Smith m’a aidé à comprendre comment toutes les dispensations passées se déversent dans la dispensation dans laquelle nous vivons. A un moment avant le 6 septembre 1842, quand Joseph Smith à transcrit la section 128, il a été visité par tous les prophètes qui ont dirigé les dispensations. Président Smith dit : « Il n’était pas suffisant que Jean-Baptiste soit venu avec les clés de la prêtrise d’Aaron, et Pierre, Jacques et Jean avec les clés de la prêtrise de Melchisédeck, par lesquelles l’Eglise a été organisée, mais il a dû y avoir une ouverture des cieux et un rétablissement des clés détenues par tous les prophètes qui ont dirigé les dispensations depuis les jours d’Adam jusqu’aux jours de Pierre, Jacques et Jean. Ces prophètes sont venus et ont conféré l’autorité qu’ils détenaient.

En méditant sur la gloire qui a été accordée au prophète Joseph Smith avec ces expériences, je trouve fascinant qu’alors qu’il termine la section 128, qui est une lettre aux saints de Nauvoo, il dit : « Mes frères, je suis, plus que jamais, votre humble serviteur et votre fidèle ami ». Souvent, nous nous concentrons sur l’humilité de Joseph Smith à travers les épreuves comme quand il est prisonnier dans la prison de Liberty, mais ceci est un puissant exemple selon moi, de son humilité dans la gloire.

En essayant de comprendre l’étendu du rétablissement, celui passé et celui à venir, ou nous trouvons nous dans ce plan glorieux ? Dans un discours de Conférence Générale en 1999, le président Hinckley nous a demandé : « Mes frères et sœurs, réalisez-vous ce que nous avons ? Reconnaissez-vous notre position dans le grand drame de l’histoire humaine ? Pour une raison qui nous échappe, mais qui est la sagesse de Dieu, nous avons eu le privilège de venir sur terre au cours de cette période glorieuse… Il s’agit de la plus grande période de tous les temps pour les œuvres et les accomplissements humains.»

Le président Faust a dit au cours d’une Conférence Générale : “nous croyons que la plénitude de l’évangile du Christ a été rétablie, mais ce n’est pas une raison pour se sentir supérieur en quoi que ce soit vis à vis des autres enfants de Dieu. Cela requiert plutôt une plus grande obligation de faire appel à l’essentiel de l’évangile du Christ dans nos vies, d’aimer, de servir et de bénir les autres. En effet, comme l’a déclaré la Première Présidence en 1978, nous croyons que « les grands dirigeant religieux du monde tels que Mohamed, Confucius, et les réformateurs, ainsi que des philosophes dont Socrates, Platon et d’autres, ont reçu une portion de la lumière de Dieu. Des vérités morales leur ont été données par Dieu pour éclairer des nations entières et apporter un plus haut niveau de compréhension aux individus ».

 

deux missionnaires et deux hommes lors d'une leçon de prêtrise

 

A votre tour d’inviter les gens à venir au Christ et à son Eglise rétablie

Etre un membre de l’Eglise de Jésus Christ des Saints des Derniers Jours à notre époque est un don inestimable. Nous acceptons ce don en le vivant, en venant au Christ et en aidant les autres à venir au Christ.

Je suis reconnaissante pour le réveil spirituel que j’ai eu il y a deux ans lorsque j’ai rencontré la mère du Pasteur. Cette expérience m’a aidé à avoir une appréciation plus profonde pour ce qui m’a été donné, et m’a aidé à réaliser que j’avais besoin d’être davantage comme elle pour tendre la main aux autres.

J’essaie d’être une meilleure membre missionnaire avec l’aide du temple. Je garde des cartes d’invitation pour le centre des visiteurs, qui contiennent une photo du temple près de ma porte d’entrée, près de mon laptop dans la cuisine et dans mon sac à main pour me souvenir de les distribuer. J’essaie de me souvenir de prier pour des opportunités missionnaires. J’ai été étonnée de voir à quel point il est facile d’engager une conversation à propos du temple avec de parfaits inconnus. J’étais dans un magasin récemment et l’employé m’a paru être quelqu’un de spirituel. Je lui ai donné une carte d’invitation du centre des visiteurs. Je lui ai demandé s’il avait déjà vu ce temple, et il m’a dit que son ami Mike Smith lavait les flèches du temple. Il a admis qu’il était quelqu’un de spirituel, mais pense que les hommes ont gâché la religion. Je l’ai encouragé à venir au centre des visiteurs.

Le président Hinckley avait une méthode merveilleuse pour inviter les autres à venir au Christ. Il a dit lors d’une Conférence Générale et pendant son interview avec Larry King en 1998 : « apportez avec vous tout ce que vous avez de bon et la vérité que vous avez reçue de quelque source que ce soit, et venez et voyons si nous pouvons ajouter quelque chose ». Le rétablissement est ce que nous pouvons ajouter, et je prie pour que nous trouvions des moyens de le faire.

 

Article écrit par RoseMarie Briggs et publié dans Meridian Magazine, traduit par Samuel Babin