Après neuf mois d’attente, nous étions plus que ravis de savoir que nous allions enfin rencontrer notre petite fille, loin de nous imaginer l’expérience que nous allions vivre…

Mon premier accouchement s’était passé sans encombre. J’avais pu rapidement tenir ma fille Rachel dans les bras, et nous avions vécu un de ces moments parfaits, en famille.

Deux ans plus tard, nous nous apprêtions à revivre cette magnifique expérience en accueillant notre deuxième fille, Amy.

Après quelques heures d’efforts, Amy est arrivée à 1h53 du matin. Mais le temps a semblé s’arrêter lorsque l’on a réalisé qu’elle ne respirait pas. « Un cri, simplement un cri », c’était tout ce que nous attendions. Mais ce cri n’est pas venu, et bien vite, les sages-femmes ont quitté la pièce avec ma fille et mon mari.

Il était 2h du matin, je venais de mettre un bébé au monde, et je me sentais plus seule que jamais. Bien loin de l’expérience de bonheur que nous avions vécu deux ans auparavant, cette fois ci nous vivions un cauchemar.

Ont alors commencées les minutes les plus longues de ma vie, sans nouvelle de mon enfant. Le cœur affolé et les yeux humides, j’ai commencé à prier de toutes mes forces.

« Je vous en supplie, faites qu’elle respire, faites qu’elle vive ! ».

Une minute. Puis deux. Puis cinq. Mon cœur battait de plus en plus vite. Toujours aucune nouvelle, alors que les larmes ne quittaient plus mon visage soucieux. Je savais qu’ils étaient en train de l’aider à respirer, dans la pièce juste à côté, pourtant je n’entendais toujours rien, et encore moins ce cri tant attendu.

Six minutes. Sept. Huit. Neuf. Dix.

Dix minutes sans nouvelles. Une éternité. C’est là que j’ai commencé à y penser…

« Et si elle ne commençait jamais à respirer ? »

Une sage-femme entra dans la pièce. Je m’empressai alors de lui demander des nouvelles de ma petite fille. Sa réponse fût sincère :

« Je suis désolée, on ne peut rien vous dire », avant de repartir aussitôt.

A nouveau seule, proche du désespoir, cette pensée est revenue :

« Et si c’était mon épreuve sur Terre ? »

J’avais connu des femmes qui avaient perdu leur bébé, et j’avais toujours admiré leur force. A présent, le souffle presque coupé, je m’imaginais être l’une d’entre elles.

C’est à ce moment que le miracle s’est produit. Pas auprès de ma fille, comme je le voulais, mais au plus profond de mon cœur.

Au milieu de ce tourment indescriptible, une paix est venue m’envahir. Et pendant un court instant je me suis entendue dire à Dieu que si c’était mon épreuve « je l’acceptais ».

Je l’acceptais, car même si cela s’apprêtait à être la chose la plus difficile que je puisse vivre, je savais que nous étions une Famille Éternelle. Que les liens sacrés qui nous unissaient nous permettraient d’être ensemble après cette vie. Mes larmes de tristesse se sont transformées en larmes de gratitudes, car je savais que cette connaissance était un don merveilleux. Je savais que nous retrouverions notre petite Amy après cette vie, s’il devait en être ainsi

Quelques instants plus tard, j’ai appris qu’après quatre minutes interminables, que le cœur d’Amy avait enfin commencé à battre. Aujourd’hui, c’est un bébé en pleine forme qui nous comble de bonheur. Mais cette expérience m’aura permis de comprendre à quel point je suis bénie de savoir, sans l’ombre d’un doute, que les familles peuvent être éternelles. Je le sais au plus profond de mon âme, et cela m’apaise et me donne une joie et une paix indescriptibles.


Article original écrit par Iris