Lorsque l’église a publié sa série de vidéos « 12 étapes pour changer », je me suis immédiatement surprise à mettre mes écouteurs et à visionner chacune de ces vidéos. Elles m’ont fait pleurer. Pas seulement à cause des histoires qui y sont racontées mais parce qu’elles me rappelaient tellement moi-même. Elles me rappelaient les expériences que j’avais vécues avant de découvrir l’église; et comment quelques semaines avant d’entrer en contact avec les missionnaires j’avais presque perdu la vie à cause de ma dépendance.

En m’ouvrant et en partageant certaines de mes expériences personnelles, j’espère transmettre le message que l’évangile peut guérir toutes les afflictions si vous laissez l’évangile agir dans votre vie. Pour que l’évangile agisse dans votre vie, vous devez avoir le désir de le laisser vous changer, si c’est nécessaire.

Vous ne devez pas être parfaits, vous devez juste avoir le désir.

Mon histoire

La vie a été un combat depuis le moment où je suis venue au monde. Je suis née presque quatre mois en avance, avec un poids de 680 grammes. Mes parents me racontaient tout le temps l’histoire de leur bébé- miracle, bien que je ne ressentais pas que j’étais un miracle. J’avais l’impression d’être un fardeau et je ne savais pas pourquoi. Quelque part entre les diadèmes et les poupées, ce sentiment a déclenché en moi une énorme dépression à un très jeune âge. A cause de ma santé mentale, j’ai été hospitalisée et je me suis retrouvée dans un centre de traitement en résidence, tout cela avant l’âge de treize ans.

Lors du traitement en résidence, j’ai acquis des compétences pour m’en sortir, j’ai compris l’importance d’affirmer mes besoins et j’en ai appris un peu plus sur Vanessa. Ça m’a aidé pendant un moment mais j’avais un autre problème dont je n’étais pas consciente à l’époque.

“Alors comment réagissez-vous au mieux quand des difficultés mentales ou émotionnelles vous assaillent vous ou vos êtres chers ? Par-dessus tout, ne perdez jamais la foi en votre Père céleste qui vous aime plus que vous ne pouvez le concevoir” – Jeffrey R. Holland

Tout a commencé en sautant des repas. Je me souviens être montée sur la balance, avoir vu que mon poids avait baissé, et que j’étais débordée de joie. J’étais fière de moi; J’avais finalement réussi à faire quelque chose de “bien”  J’ai commencé à vivre pour les numéros. Je voulais peser X kilos en mangeant un total de X calories, faire de l’exercice pendant X durée de temps au fitness et aller X fois par jour aux toilettes. Je me réveillais tôt le matin pour aller courir et je faisais des exercices au beau milieu de la nuit quand je n’arrivais pas à dormir. Finalement, j’ai commencé à utiliser des laxatifs, des diurétiques et des pilules de régime. Je ne buvais rien d’autre que du café et du Coca light. Je cachais la souffrance d’une maltraitance passée en me maltraitant moi-même. J’imagine qu’on peut dire que je me cachais derrière ma dépendance. Après avoir souffert pendant plus longtemps que je ne pouvais l’admettre, j’ai finalement cherché de l’aide pour mes problèmes dans un centre de traitement pour les troubles du comportement alimentaire quand j’ai eu 18 ans. Je ne me doutais pas que les deux années suivantes de traitement seraient les années les plus longues de ma vie et celles qui me feraient le plus changer.

Avant d’avoir appelé les missionnaires, je me souviens être assise à l’hôpital tremblant et pleurant, ayant physiquement mal à cause de mes troubles alimentaires. Je voulais ne rien ressentir. Je ne voulais pas continuer. Comme ils disent dans les vidéos des 12 étapes pour changer, il a fallu que je touche le fond pour me rendre compte de ce que je faisais. Après deux années passées dans et hors du traitement, je me suis retrouvée sans le savoir face à la première des douze étapes pour changer : l’honnêteté. Le docteur m’avait dit qu'il ne me restait peut-être plus qu’une semaine de vie avec ma dépendance à manger très peu, me débarrasser de la nourriture et faire de l’exercice plus que nécessaire avant de ne plus pouvoir me réveiller à nouveau. Je savais que je ne ferais pas long feu sans me rendre un service à moi-même :

découvrir que ma vie avait un sens.

Découvrir l’évangile m’a aidé à me rendre compte de ce que ça signifie d’être une personne à part entière. Je me souviens avoir pensé : “Tu es née en pesant 680 grammes. Les gens disent que tu es un bébé- miracle. Pourquoi est-ce que tu continues à traiter ta vie comme si elle n’avait pas de valeur? ” J’ai fini par réaliser que ma vie était un cadeau. Il était temps que je la traite comme tel.

La guérison, ce n’est pas facile. Je ne me suis pas simplement réveillée un jour, en ayant lu le Livre de Mormon et en étant guérie comme par magie. La dépendance, tout comme Satan, peut être sournoise. Je dois faire un choix chaque jour, à chaque repas. Et si je fais le mauvais choix, je me bats de toutes les fibres de mon être pour réessayer le lendemain. Alors qu’est-ce que je fais lorsque la vie vers la voie de la guérison devient difficile ?

Lorsque l’adversaire engendre des sentiments d’insuffisance en moi, je me souviens que Jésus a ressenti toutes les émotions que j’ai déjà ressenties ou que je vais ressentir. Lorsque je me sens nulle ou stressée, je me souviens que Jésus a ressenti ça. Si je me sens anxieuse ou dépassée, je me souviens que Jésus s’est aussi senti comme ça. Jésus était parfait; Il n’avait pas à souffrir, Il a choisi de souffrir aussi bien physiquement qu’émotionnellement parce qu’Il nous aime. Il nous aime plus que ce que nous ne pourrons jamais le comprendre. Il a souffert pour nous parce qu’il voulait pouvoir honnêtement dire :

“Oui, mon enfant, je suis aussi passé par-là. Je sais que cette épreuve est difficile. Reste auprès de moi et de mon Père. Nous t’aiderons dans ces moments difficiles.”

Lorsque Satan me dit que je devrais avoir recours à mes troubles alimentaires, je m’accroche à la Parole de Sagesse comme un enfant tient son nounours entre ses bras. Je me rappelle le temple et à quel point je veux être digne d’y aller. Je me dis que l’évangile c’est comme l’oxygène, je ne peux pas vivre sans. Je ne peux pas survivre sans nourriture spirituelle et nutritive. Alors j’essaie de toutes mes forces de m’améliorer dans l’évangile au lieu de faire baisser mon poids sur une balance.

Dieu est mon Berger et je suis sa brebis; Je sais qu’il ne va pas me laisser me détourner de ma route sans me guider à nouveau vers lui.

Dieu a un plan pour moi, qui est plus grand que tout ce que je pourrais imaginer par moi-même. Son timing a toujours été et sera toujours meilleur que le mien.

Si vous êtes aux prises avec une dépendance, je vous encourage à tenir bon. Continuez à vous battre et à avancer. La route vers la guérison peut sembler brumeuse parfois, mais ce n’est pas quelque chose d’impossible. Rien n’est impossible avec Dieu. Votre Père qui est dans les cieux et son Fils, Jésus-Christ, seront avec vous tout au long de la route. L’expiation est là pour chacun de nous.

Choisissez-la !

Peu importe ce que nous traversons dans cette vie mortelle, nous ne devons pas être forts tout le temps. Ce n’est pas mal de reconnaître nos faiblesses.

“Je donne aux hommes de la faiblesse afin qu’ils soient humbles” (Ether 12:27).

Je ne suis pas parfaite. Je me trompe. Je fais des erreurs. Je me dévalorise pour des choses que je ne devrais pas. Mais je sais que je suis bénie par un Dieu miséricordieux qui nous donne des lendemains pour que nous puissions essayer à nouveau. Je ne suis pas parfaite mais je suis une enfant de Dieu et ça, c’est plus que suffisant.

Que ferez-vous aujourd’hui pour montrer à Dieu que vous l’aimez, en vous aimant vous-même?

“Aux yeux du Seigneur, ce n’est pas tant ce que nous avons fait ou l’endroit où nous avons été qui importe,mais bien plus l’endroit où nous avons le désir d’aller.” – Elder Edward Dube

__________

La version originale de cet article a été écrite par Vannessa Gunnell, publiée sur moronichannel.org et traduite par Nathalie