Parler avec les autres des affections physiques tels que le rhume, la grippe, les os cassés et les entorses peut nous aider à apprendre comment en guérir. Cependant, cela nous fait également du bien lorsque nous abordons les difficultés engendrées par des attitudes et idées fausses, notamment les paroles et les actions qui blessent les autres aussi bien que nous-mêmes.

Certains ont ressenti la douleur d’être considéré comme “l’autre” ou “le moindre.” Il me semble que ce genre d’attitudes a augmenté dans le monde autour de nous ces dernières années, peut-être est-ce dû au langage virulent qui s’est s’infiltré dans le discours politique, dans divers nations à travers le monde. Rien n’est plus éloigné des enseignements de Jésus-Christ que l’idée que n’importe quel être humain puisse être supérieur de quelle que forme que ce soit à un autre être humain, sur la base de sa race, son sexe, sa nationalité, ses origines ethniques, sa situation économique ou d’autres caractéristiques (voir Quentin L. Cook, “Le quotidien éternel,” Le Liahona, novembre 2017).

Ce qu’a dit Président Hinckley au sujet du racisme

Le Président Gordon B. Hinckley (1910–2008) a abordé ce sujet dans son discours “Le besoin de plus de bonté,” prononcé lors de la session générale de la prêtrise de la conférence générale d’avril 2006 :

“Je me demande pourquoi il y a tant de haine dans le monde. …

“Les luttes raciales continuent de montrer leur horreur. J’ai appris que même ici parmi nous il y en a. Je ne comprends pas comment cela est possible. …

“… On entend parfois parmi nous des insultes et des remarques méprisantes racistes. Je vous rappelle qu’un homme qui fait des remarques désobligeantes sur des gens d’une autre race ne peut pas se considérer comme un vrai disciple du Christ. Il ne peut pas non plus considérer qu’il est en accord avec les enseignements de l’Église du Christ. …

Reconnaissons que chacun de nous est un fils ou une fille de notre Père céleste qui aime tous ses enfants.” (Gordon B. Hinckley, “Le besoin de plus de gentillesse,” Le Liahona, mai 2006)

Les préjugés raciaux et culturels sont trop répandus dans le monde. Les pratiques associées au racisme et aux idées préconçues ont tristement causé des blessures profondes à de nombreuses personnes.

 

Guérir les blessures du racisme

Lorsque nous nous efforçons de guérir les blessures du racisme, il est particulièrement important de comprendre que les idées négatives envers les autres, basées sur les différences raciales ou culturelles, font du mal non seulement à ceux qui sont la cible d’une tel comportement; mais elles font tout autant de mal, voire plus, à leur auteur. Nous sommes chrétiens, des disciples du Christ, pourtant lorsque nous permettons aux attitudes du monde infiltrer notre esprit, à tel point qu’elles nous aveuglent et nous font oublier leur existence, nous limitons notre progression vers ce que notre Père céleste veut que nous devenions et nous nous enfonçons dans un péché qui a souvent des conséquences tenaces.

Voici quatre étapes par lesquelles chacun de nous doit passer pour que nous puissions tous aller de l’avant ensemble dans nos efforts pour atteindre notre potentiel divin.

 

  1. Reconnaître qu’il y a un problème

Certaines personnes ne se rendent pas compte qu’il y a un problème. L’automne dernier, après les événements qui se sont produits à Charlottesville, en Virginie, impliquant des suprémacistes blancs et des contestataires, l’Église a publié deux déclarations officielles dénonçant le racisme tout en disant aux membres et aux autres qu’ils “devraient être préoccupées par l’augmentation de l’intolérance, tant par les mots que par les actions, que nous voyons partout.” (voir “L’Eglise fait un communiqué sur la situation à Charlottesville, Virginie,” 16 août 2017, Salle de presse).

La première étape vers la guérison consiste à réaliser que ce problème existe, même parmi certains d’entre nous dans l’Église, comme le Président Hinckley l’a signalé. Nous ne pouvons pas régler ce que nous ne voulons pas voir ou refusons d’admettre. Notre attitude envers les personnes d’une race ou d’une culture différente ne devrait pas être considérée comme un sujet sans importance. La considérer comme telle ne fait qu’affirmer notre désir de ne pas la changer.

Certains de ces comportements semblent convoyer des croyances passées que l’on a posées comme conjectures pour expliquer pourquoi les membres noirs de l’Église ne pouvaient pas recevoir la prêtrise jusqu’en 1978.

Je suis un converti noir, afro-américain, qui célèbre cette année avec des millions d’autres membres le 40ème anniversaire de l’extension de la prêtrise “à tous les membres masculins de l’Eglise” (voir Déclaration officielle n°2). Depuis, les dirigeants de l’Église ont pleinement condamné les spéculations passées sur les raisons pour lesquelles la prêtrise avait été retenue, notamment l’idée que les noirs auraient été moins vaillants dans la vie pré-mortelle. Malheureusement, des commentaires et des comportements inconvenants vis-à-vis des personnes de couleur n’ont pas encore tous disparu.

 

  1. Le reconnaître en nous-mêmes

Certaines personnes reconnaissent ce problème, mais il se peut qu’elles ne le reconnaissent pas en elles-mêmes. Parfois le racisme est si subtil, que nous ne réalisons pas que nous sommes en train de l’utiliser.

Comment savoir si nos pensées et nos paroles ne sont pas en accord avec les enseignements de l’Evangile? Pensez à la façon dont les exemples suivants peuvent représenter du racisme. Comment le Seigneur voudrait que vous changiez votre coeur si vous reconnaissiez que vous :

  • Préférez ne fréquenter que les personnes de votre propre race et pensez que les autres devraient faire de même.
  • Croyez qu’il est convenable de discriminer lorsque vous vendez ou louez une maison à quelqu’un.
  • Ne cherchez pas à créer une amitié (ou ne répondez pas à des gestes amicaux) en raison de différences raciales.
  • N’êtes pas heureux si vos enfants fréquentes des personnes d’une race particulière.
  • Vous sentez fier de vous-mêmes lorsque vous ne vous comportez pas bien envers quelqu’un d’une autre race.
  • Avez des difficultés à accueillir quelqu’un d’une race en particulier dans votre cercle familial.
  • Ressentez moins de compassion envers les personnes d’une race différente qui souffrent des effets de la pauvreté, de la guerre, de la famine, du crime, etc.
  • Présumez qu’une personne d’une autre race (ou qui a l’air différent) doit venir d’un autre pays.
  • Faites des blagues ou des remarques désobligeantes en lien avec la race de quelqu’un ou d’un groupe racial.
  • Croyez que l’Evangile de Jésus-Christ soutient une conception ou un comportement raciste.
  • Justifiez des attitudes ou un comportement raciste en raison d’attitudes ou de comportements similaires dont font preuve d’autres bonnes personnes, notamment des membres de l’Eglise.

Si vous reconnaissez l’une ou l’autre de ces pensées ou attitudes en vous-même, vous avez identifié là une occasion de progresser et de devenir davantage comme le Christ lorsque vous travaillez pour les vaincre.

 

  1. Apprendre une nouvelle approche

Bien que le racisme existe encore dans le monde, je ne veux pas dire que tout le monde est raciste. Il y a des personnes, notamment des saints des derniers jours, qui font partie d’une catégorie dont les soucis peuvent être exprimés ainsi : “Je me sens mal à l’aise ou complexé en présence de groupes d’une certaine race ou ethnie parce que je n’ai jamais beaucoup été en leur présence. Je ne suis pas sûr de la façon dont je dois me comporter. Je m’inquiète de sembler raciste alors qu’en réalité je suis juste hyper conscient de la différence.”

Si vous recherchez un moyen de vous rapprocher de ceux qui peuvent vous sembler différents, je vous donne un conseil qui m’a aidé à négocier les chemins de la vie. Dit simplement, je rencontre les personnes là où je les “trouve”. Cela signifie que je n’essaie pas de me lancer dans une rencontre avec une série d’idées préconçues. Rencontrez la personne, pas la couleur. Saluez l’individu pas l’origine ethnique. Considérez l’enfant de Dieu pour qui il ou elle est véritablement, un frère ou une sœur, plutôt que quelqu’un de différent.

 

  1. Écouter

En puis de rencontrer les personnes là où elles se trouvent, nous pouvons appliquer une vérité bien-établie qu’un bon ami a partagé avec moi.

Nous sommes une communauté d’orateurs. Nous parlons de nous-mêmes, de notre histoire familiale, de nos enfants et souvent de notre foi. Et, bien que tout cela soit une forme de partage, il serait bénéfique que nous devenions une communauté d’auditeurs. Si nous nous efforçons d’abord d’écouter véritablement ceux que nous considérons comme “l’autre,” et si notre intérêt sincère est de les laisser parler de leur vie, de leur histoire, de leur famille, de leurs espoirs et de leurs souffrances, nous n’acquerrons pas seulement une plus grande compréhension mais cette pratique s’étendra jusqu’à la guérison des blessures du racisme.

 

Que chacun de nous puisse reconnaître le mal persistant du racisme dans le monde et le reconnaître lorsque nous le voyons en nous-mêmes. Dans la mesure où nous faisons cela et voulons faire les changements nécessaires, nous aiderons à guérir les blessures du racisme et à nous libérer, nous et les autres, pour avancer ensemble vers notre potentiel divin en tant qu’enfants de notre Père céleste (voir Malachie 2:10).

 


La version originale de cet article a été écrite par Darius Gray, publiée sur lds.org/blog et traduite par Nathalie.