Il faut relever que mon utilisation du mot mère dans cet article n’est pas restreinte au sens conventionnel du terme auquel nous nous limitons si souvent. Au lieu de cela, je me concentre sur les aspects spirituels et raffinés de ce mot et ce que cela signifie de sacrifier, aimer, encourager et soutenir les enfants de Dieu, en tant que femme.
J’en suis au point de ma vie où je me trouve à l’orée de deux chemins divergents : me concentrer sur la construction d’une carrière ambitieuse ou focaliser ma vie sur ma future famille. Pour tous ceux qui sont confrontés à cette décision, je ne vous envie pas. Vous vous trouvez à un carrefour brutal entre la société, les études et les enseignements de l’Église qui vous tiraillent dans tous les sens à la fois. Bien que je suis à fond pour la valorisation des femmes, quel que soit le rôle qu’elles doivent remplir, celui de mère, PDG, tante, bénévole, professionnelle, soeur ou artiste, je reconnais aussi que dans la récente fixation de la société sur la valorisation des femmes au travail, nous oublions souvent le devoir important de valoriser également les femmes dans leur foyer.
Bien que je comprenne, dans ma tête, à quel point ces deux rôles sont essentiels et à quel point le rôle de mère est divin, il y a une partie de moi qui a un mouvement de recul à l’idée de restructurer ma vie et mes rêves autour d’une famille car cela signifie que j’abandonnerai cette partie de ma vie et de moi dont la société me dit qu’elle est la plus importante. Bien évidemment, cela ne signifie pas que je ne peux pas réussir financièrement ou professionnellement en tant que mère mais je dois aussi faire face à la réalité. Je dois me fixer des priorités pour rester en bonne santé physique et mentale. Je dois sacrifier certaines choses pour d’autres.
Mais que devrais-je sacrifier? Du temps pour fonder une famille? Mes aspirations et mes rêves de carrière? Du temps avec ma famille ou à aider mes enfants à se développer? Mes buts et mes loisirs?
Récemment, j’ai entendu une phrase qui a complètement changé ma vision des choses, que j’ai entendue en assistant à une table-ronde de dirigeantes de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours du monde entier et mise en avant dans le nouveau livre révolutionnaire des publications de l’Église : Au pupitre : 185 ans de discours donnés par les saintes des derniers jours.
Des femmes fortes, élevant leur voix et parlant de foi et des problèmes de la vraie vie, peut-il y avoir un cadre plus idéal que celui-là? À un moment, quelqu’un dans l’assistance a demandé comment ces femmes, des dirigeantes internationales, des bénévoles, des soeurs, des dirigeantes du temple, des femmes d’affaires prospères et des mères, arrivent à équilibrer tout ça. Comment ont-elles réussi à tout gérer pour faire que leur carrière et leur service dans l’église fonctionnent avec leur vie de famille?
Mes oreilles se sont dressées.
Je ne me souviens pas de tout ce qui s’est dit ni qui l’a dit, mais je me souviens d’une phrase : “C’était la décision qu’Eve a prise, c’est une décision que nous devons toutes prendre.”
Et tout à coup, ça m’a frappé. Je faisais erreur sur la façon de penser à mon choix.
Eve a longtemps été un exemple pour moi, surtout après avoir consacré tout un semestre à étudier et à mettre sur pieds une représentation de son histoire basée sur ma lecture personnelle de la Bible et des Écritures modernes. Eve n’était pas seulement une femme “noble et grande” parmi les enfants de notre Père et de notre Mère célestes, elle a été couronnée de gloire, c’était une formatrice et une dirigeante entre toutes les femmes. C’est elle qui a eu la force, le courage et la force d’âme de choisir une vie de mortalité mais aussi une vie de création éternelle, de capacité et de potentiel infini.
Mais, tout à coup, je me suis rendue compte que même Eve a dû abandonner l’Eden pour devenir la “Mère de tous les vivants,” ce qui a marqué le début de toute l’humanité. Le sacrifice fait partie intégrante de la maternité, ainsi qu’à tout accomplissement qui en vaut la peine dans la vie. Eve a dû abandonner l’Eden pour avoir une famille éternelle. Et même si je devrai faire quelques sacrifices, cela ne devrait pas être le centre de notre attention.
Oui, il y a des choses que je devrai abandonner pour devenir mère. Oui, ce sera difficile, même insupportable et parfois douloureux, comme ça l’a été pour Eve. Mais pensez à tout ce que je pourrai avoir. Pensez à tout ce qu’Eve a eu en choisissant d’abandonner la sérénité pour la chance de créer la vie et d’avoir la vie éternelle. Mais plus important encore, pensez à tout ce que je peux donner en tant que mère. Pensez à tout ce qu’Eve nous a donné. Elle nous a permis de vivre, que ce monde, la progression éternelle et même le salut existent, en prenant la décision d’entrer dans la mortalité et de former une famille, ce qui a donné lieu à la naissance de notre Sauveur et toute bonne chose qui est arrivée dans ce monde. Je ne peux pas créer la vie, des mondes, aider les autres à progresser et les amener au salut sans accepter le rôle qu’elle a courageusement choisi.
C’est là ce que signifie être mère.
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La version originale de cet article a été écrite par Danielle B. Wagner, publiée sur ldsliving.com, sous le titre “One Phrase That Completely Changed How I Understand Motherhood, and Why Every Woman Needs to Hear It“. Traduction par Nathalie. Français ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2016 LDS Living, A Division of Deseret Book Company