Parfois la vie nous offre des situations qui ont réellement l’air d’une certaine façon, mais qui sont tout à fait le contraire. J’ai trouvé au moins cinq situations dans notre église qui sont camouflées de façon impeccable :
1. La paroisse est remplie de membres parfaits.
J’entends souvent ceci de la part de ceux qui hésitent à y venir. Ils ont, en quelque sorte, conclu que toutes les familles à l’église sont impeccables, inimitables et infaillibles.
Tout ce qu’ils voient ce sont des couples heureux se reposer sur l’épaule de l’autre pendant la réunion de Sainte-Cène, des enfants obéissants souriant à leurs parents, et des gens tirés à quatre épingles, clairement bénis de toutes les façons possibles et imaginables.
Selon eux, il n’y a pas de personne dépendantes, pas de menteurs, personne n’est déprimé, ne se sent seul ou désillusionné, personne n’est en deuil, ruiné, divorcé ou en difficulté. Alors là, je veux dire – ou plutôt crier : “NON MAIS VOUS PLAISANTEZ ? Il faut vous faire examiner les yeux ? Vous hallucinez ? ”
Mais, bien sûr, ces choses-là ne se crient pas sur tous les toits. Chaque paroisse est pleine à craquer de problèmes. Demandez à n’importe quel évêque qui voit chaque semaine de “la douleur sur chaque banc” chez chaque individu et qui voit tous les problèmes familiaux, souvent de diverses façons à la fois.
Si nous étions parfaits, nous serions élevés aux cieux. Nous sommes sur terre parce que nous sommes imparfaits et nous essayons de nous repentir, de renouveler nos alliances du baptême et de nous nourrir de ce que nous entendons et des gens que nous rencontrons. Nous faisons tous des efforts, nous recevons des uppercuts qui nous mettent à terre, puis nous nous relevons.
Si l’un d’entre nous sort de nulle part comme Mary Poppins (“pratiquement parfaite dans tous les sens”), c’est le tour de magie du siècle. Alors, je leur explique que tous les problèmes ont déjà été affrontés auparavant, et que les membres de la paroisse se précipiteraient pour les aider, aussi bien par foi que par expérience. L’illusion de la perfection est un mirage. Comme le dit le proverbe gallois :
“Si chaque fou portait une couronne, nous serions tous des rois.”
2. L’Église est trop restrictive.
Certaines personnes considèrent notre église comme un tas de règles auxquelles ils ne veulent pas obéir. Nous n’avons pas que ces Dix Commandements enquiquinants, mais tout un tas d’autres “il faut.” Il faut payer la dîme. Il faut aller au temple. Il faut servir dans nos appels. Il faut faire des réserves de nourriture. Il faut faire des recherches généalogiques. Et puis il y a les “il ne faut pas,” ces choses qu’on nous dit de ne pas faire : Nous ne pouvons pas fumer ni boire de l’alcool. Nous ne pouvons pas prendre de la drogue. Nous ne pouvons pas porter de vêtements très courts. Nous ne pouvons pas avoir de relations sexuelles en-dehors du mariage. Nous ne pouvons pas prendre part à des jeux d’argent. Nous ne pouvons pas dire de gros mots. La liste est longue et il semble aux hédonistes que nous sommes emprisonnés dans la camisole de force d’une vie terne.
Bien évidemment, la maturité nous enseigne que tous les choix risqués, tous les comportements en roue-libre qu’exprime notre précieuse liberté, aboutissent généralement à la perte de notre liberté : dépendances, dépenses excessives, regrets, grossesses non désirées, mauvaises fréquentations, maladies, arrestations et préjudices. Tout comme un parent oblige son enfant à se brosser les dents et à manger autre chose qu’un régime uniquement composé de bonbons, nos règles peuvent ne pas avoir l’air amusantes. Jusqu’à ce que l’on grandisse. Alors, nous nous rendons compte que ce qui semblait restrictif était en réalité libérateur, tout comme respecter les lois de la circulation peuvent prévenir les accidents et les blessures. L’obéissance est une rampe de lancement dirigée vers une joie incroyable, une réalisation de soi et une plus grande liberté. Les commandements existent pour nous, pas contre nous.
3. L’adversité est la preuve que Dieu ne se soucie pas de nous
Certains attendent de Dieu qu’il pave une voie royale pour nous, de la naissance jusqu’à la mort, et mettent en avant les tribulations comme preuves qu’il est trop occupé ou indifférent (ou inexistant) pour nous aider. Ils font référence aux calamités qui se produisent dans le monde entier pour démontrer la même chose. Mais notre bienveillant Dieu a conçu cette terre comme un terrain d’essai, un endroit pour apprendre et grandir (et que dit la citation, déjà ? Que « toute croissance se déroule en-dehors de notre zone de confort » ?).
Sans revers ni difficultés, nous ne ferions pas grandir notre foi, nous ne nous tournerions pas vers Dieu pour avoir de l’aide ou être utiles à d’autres lorsqu’ils sont confrontés à des obstacles similaires. Nous ne pourrions pas développer de compassion ni d’altruisme. Nous ne trouverions pas de solutions. Nous ne connaîtrions pas la joie du triomphe sur le mal. Nous n’aurions jamais besoin les uns des autres et nous ne nous rapprocherions pas de ceux dont nous partageons les fardeaux. Nous ne connaîtrions jamais ce qu’est la gratitude pour les bénédictions que Dieu nous donne, car nous n’aurions pas de point de comparaison.
Sans péchés ni épreuves, quel besoin aurions-nous de l’Expiation de notre Sauveur ? Nous serions de parfaits petits robots obéissants, ne faisant aucun choix par nous-mêmes (c’était ça la proposition de Satan, si vous vous en rappelez). Neal A. Maxwell a dit : “Le contraste frappant entre le doux et l’amer est essentiel tout au long de cette brève dans la condition mortelle. Ici, même la routine, la vie quotidienne, est assez abrasive pour polir notre personnalité et arrondir nos angles, si nous sommes humbles” (Neal A. Maxwell, « Bien supporter », L’Etoile, avril 1999, p.12).
Et parfois, l’adversité nous en apprend plus sur nous-mêmes. Lorsque nous nous efforçons d’affiner notre âme et de devenir davantage comme le Christ, nous trouvons des occasions d’exercer ces qualités-ci. Quand il a été demandé à Abraham de sacrifier Isaac, Abraham a appris au sujet d’Abraham. Partout dans le monde, lorsqu’une catastrophe survient, les gens font le pas pour accomplir des choses héroïques, ils découvrent de quoi ils sont faits.
4. Les appels sont trop lourds.
Bien qu’il existe des gens qui n’ont pas de freins et qui vont se jeter dans les appels en laissant tout le reste de côté, mettant en danger leurs relations avec les autres, voire même leur emploi, quel pourcentage minuscule est-ce qu’ils représentent, 0,00009 pour cent de nos membres ? Et cette petite portion ne suit pas les directives de l’église, et sait généralement très bien qu’ils ne devraient pas courir plus vite qu’il n’est possible de le faire. Pour le reste d’entre nous, les appels sont en fait des cadeaux. Dans mon dernier article pour le Meridian Magazine, « Living with the deadliest animal » (article en anglais), j’ai expliqué que nos appels semblent entièrement consacrer à donner, mais en réalité, ils sont là pour que nous ne fassions que recevoir. Des appels, nous apprenons que nous avons plus de talents que nous ne le pensions. Nous apprenons de quel façon Dieu peut faire plus de nous que ce que nous aurions pu imaginer tout seul. Nous découvrons que des bénédictions se déversent dans notre vie parce que nous étions prêts à servir. (Nous apprenons à aimer des gens que nous n’aurions peut-être jamais aimé avant !) Nous développons des compétences et des qualités qui nous rendent meilleurs. Nous devenons meilleurs, plus brillants, plus raffinés. Nous apprenons à écouter et à suivre les murmures de l’Esprit. Notre témoignage grandit lorsque nous travaillons avec Dieu pour faire avancer ses programmes et ses desseins. Les personnes qui acceptent et magnifient leurs appels découvrent que cette immense opportunité était camouflée en « sacrifice », mais qu’elle était en réalité un cadeau merveilleux.
5. Payer dix pour cent pour la dîme, ça va me ruiner.
La dîme est en fait le moyen le plus rapide pour voir un camouflage extraordinaire en action. Cela peut avoir l’air énorme, impayable et infaisable. Pourtant, si vous rassemblez en vous la foi de le faire sans marchander … bam! Vous découvrez une bénédiction. Il se peut que ce n’en soit pas une en avantage pécuniaire ; peut-être que vos enfants vont tout simplement bien s’entendre sur le siège arrière de la voiture, pour la première fois de leur vie. Ou peut-être que votre foyer sera rempli d’un esprit tangible de paix et d’harmonie. Peut-être que votre santé va soudainement s’améliorer. Il se peut qu’un membre rebelle de votre famille change du tout au tout. Ou peut-être, oui peut-être, que vous serez comme des milliers de membres de l’Eglise qui ont vu, une effusion vive et distincte de bénédictions qu’ils ont pu mesurer en euros et en centimes se déverser sur eux. Voici de vrais exemples : Le piano pour lequel vous épargniez est soudainement offert à votre famille. Une enveloppe pour votre anniversaire arrive en retard et contient le montant exact de votre loyer. Une promotion au travail vous est offerte, dépassant le montant que vous avez payé pour la dîme. Les impôts abandonnent leur audit sans autres explications. J’ai vu cela se produire !
Certains disent que la dîme c’est de la monnaie de singe ou de l’argent magique. Les maths ne se démultiplient pas, et pourtant il y a plus d’argent dans votre compte en banque que ce que vous aviez pensé. D’une certaine manière votre argent s’étire et vous nourrissez votre famille avec moins d’argent que vos voisins ne le font avec le leur. Vous restez perplexe devant tout cela, et il se peut même que vous vous demandiez si la dîme a tout simplement fait de vous un gestionnaire de fonds plus économe. Mais il est indéniable que cela apporte des bénédictions et vous serez comme tant de membres qui disent : « Je ne peux pas me permettre de ne pas payer la dîme ! »
Il y a des camouflages tout autour de nous, mais avec assez de foi et d’humilité, on peut voir au-delà du camouflage et discerner la vérité, même lorsqu’elle semble se présenter dans un paquet-cadeau très trompeur.
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La version originale de cet article a été écrite par Joni Hilton, publiée sur ldsmag.com et traduite par Nathalie.