Lorsque nous avons demandé si un membre de la faculté de gestion de l’École Marriott avait des loisirs hors du commun, on nous a dirigé tout droit vers Dave Jungheim. Car il s’avère que de construire le temple de Salt Lake City avec plus de trente-cinq milles briques Lego ne passe pas inaperçu.

Bien que ce soit ce que Jungheim a réalisé, ce n’est pas pour attirer l’attention qu’il l’a fait mais pour achever un objectif créatif … ET pour faire plaisir à sa femme.

UN AMOUR DES LÉGOS DEPUIS L’ENFANCE

Jungheim, comme beaucoup d’autres, a ravivé son amour d’enfance pour les Legos à l’âge adulte. Lorsqu’il était à l’école de pilotes en 2002, ses créations étaient toutes des mécanismes et des pneumatiques pour fabriquer des robots. Puis sa femme, Catherine, lui a suggéré l’idée d’essayer de faire quelque chose de différent et de construire le temple de Salt Lake City. Connaissant l’échelle et le coût d’un tel projet, sa réaction initiale a été l’incrédulité :

“Ce n’est pas quelque chose que nous construirons un jour.”

Grâce à la persistance de  Catherine, Jungheim a assemblé un cinquième de l’une des tours, pendant tout un week-end pour prouver que cette tâche était impossible. Tout en sachant que cela pourrait coûter des milliers de dollars, elle a jeté un oeil au fatras de briques jaunes et lui a demandé quand il pouvait commencer.

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9 ANS

C’est ainsi qu’a débuté une quête longue de neuf ans à planifier, à rechercher des pièces, à construire et à reconstruire. Jungheim a supporté la pression de l’école de pilotes en passant ses réunions du dimanche à gribouiller des schémas sur des feuilles de papier-graphique, une procédure pour concevoir le prototype qui a consumé, à elle seule, deux années de sa vie.

C’est la dernière tour, la plus haute, qui s’est avéré être la plus prenante. A la fin, j’ai dû utiliser une scie à chantourner et couper là où il y avait des angles. C’est le point culminant du Temple, alors elle devait avoir l’air belle,”

a expliqué Jungheim au sujet des seules pièces Lego qu’il a modifiées pour cette oeuvre.

“Il  n’y avait pas d’autre moyen. J’ai essayé toutes les pièces Lego possibles et imaginables ! Ça m’a pris deux ans pour trouver comment faire celle-là.”

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OBI-WAN KENOBI EN MORONI

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Le temple achevé mesure 1m80 de hauteur dans sa boîte en bois d’érable que Jungheim a entièrement fait à la main. “J’ai suivi un cours de travaux sur bois au lycée parce qu’il n’y avait pas de travaux sur Lego,” plaisante-t-il.

Les alentours du temple incluent toutes les retailles et quelques surprises telles qu’un nain de jardin sur un lit de fleurs. Pour représenter l’Ange Moroni il a utilisé un Obi-Wan Kenobi peint en or.

On peut aussi apercevoir une Princesse Leia se diriger vers le temple mais Jungheim assure que c’est juste une dame allemande.

 

UN HÉRITAGE GERMANIQUE

En fait, Jungheim attribue son amour des Legos à son héritage germanique. À l’âge de neuf ans, il a émigré d’Allemagne où les Legos sont encore plus populaires qu’aux États-Unis. Il est retourné en Allemagne pour sa mission et possède un Bachelor en allemand de l’Université Brigham Young (BYU). Hormis la construction de robots et de temples en Lego, il a créé un chemin de fer miniature – un hommage aux réseaux de train d’Europe – qu’il garde dans son bureau sur le campus.

MILITAIRE AVANT TOUT

Bien qu’il passe des heures avec des briques, Jungheim est un militaire farouche, de quatrième génération, avec vingt et un ans de service dans la Garde Nationale dont un an de terrain en Afghanistan. A BYU il a supervisé une série de programmes du corps d’entraînement des officiers de réserve, en gérant plus récemment le programme de remise en forme et enseignant les cours de base aux premières années. Une fois par semaine, il n’est pas sur le campus mais pilote des hélicoptères Apache avec la Garde. Il a terminé son MBA à l’école Marriott en 2013.

TOUT EST SUPER GÉNIAL !

De temps en temps, il a droit à des taquineries de bon coeurs de la part de ses collègues en ce qui concerne ses passe-temps : l’un deux a interrompu cet entretien en chantant la chanson du film La grande aventure Lego, “Tout est super génial!,” et un autre a avoué avoir renversé les vaches tout au long du chemin de fer miniature. Mais sous toutes ces taquineries il n’y a que des compliments. Comme l’un de ses associés l’a fait remarqué : “Jungheim pourrait construire une arme nucléaire avec un verre en plastique et un bout de ficelle.” Il y rajouterait sûrement aussi quelques Legos.


La version originale de cet article a été écrite par Katie Pitts Olson, publiée sur The exchange et traduite par Nathalie