Les anecdotes et les messages et les enseignements que nous entendons à répétition sont parfois le moyen de nous préparer à quelque chose de plus grand.

Vous avez sûrement déjà assisté à une réunion de l’Eglise où une personne commence à partager une anecdote que vous avez déjà entendue plusieurs fois. Vous pouvez même avoir l’impression de l’avoir entendue plusieurs centaines de fois. I l y a même certaines anecdotes par cœur.

Je me rappelle avoir entendu une anecdote comme cela étant jeune. C’était à propos de président Spencer W. Kimball (1895-1985), et je l’ai entendue tant de fois que j’étais sûr de pouvoir la réciter dans mon sommeil.

C’était pendant une nuit de tempête, président Kimball, qui se trouvait dans un aéroport, a vu une jeune femme enceinte avec sa fille de deux ans. La mère ne pouvait pas prendre l’enfant dans ses bras parce qu’elle risquait de faire une fausse couche, alors utilisait sa jambe pour la calmer.

Des passagers mécontents la jugeaient du regard et marmonnaient des paroles blessantes, mais président Kimball a tout de suite proposé son aide. Avec la permission de la mère, il a pris l’enfant dans ses bras, l’a consolée et lui a donné un morceau de chewing-gum. Puis, il a gentiment demandé à ceux qui faisaient la queue si la jeune mère pouvait passer devant. Les passagers qui à un moment se plaignaient ont tout de suite accepté. Il discuta avec l’agent et les mis dans le prochain vol disponible, en leur souhaitant bon vol et un rapide voyage de retour.

Ce n’était que plusieurs années après que j’ai appris la raison pour laquelle le Seigneur voulait que je connaisse cette histoire par cœur. Je vivais à Tokyo au Japon avec ma femme et notre fille d’un an. Un jour de froid et de tempête, je marchais pour aller à la gare. J’ai traversé la foule avec ses parapluies, et je me suis dirigé vers des escaliers où j’ai vu une jeune femme qui tenait un bébé en pleurs. Les larmes coulaient sur le visage de la mère fatiguée, mais les gens qui les passaient continuaient leur route, les critiquant silencieusement.

Je me suis tout de suite rappelé de l’histoire de président Kimball. Le souvenir m’a frappé avec tant de force que je me suis tout de suite arrêté et j’ai offert mon aide. Après l’avoir assurée de ma sincérité, elle m’a laissé porter son bébé et m’a raconté son histoire.

Elle attendait son mari qui était parti téléphoner pour répondre à une offre de travail. Cela faisait plusieurs mois qu’il était au chômage et qu’ils étaient à la rue et vivaient dans un parc. Juste à cet instant, son mari est revenu. Lorsque sa femme lui a expliqué qui j’étais, il s’est avachi contre le mur. Le coup de téléphone avait été en vain. Il était toujours au chômage, et ils étaient toujours à la rue. Je n’avais pas de morceau de chewing-gum à leur offrir, mais je voulais les aider. Je savais que les dirigeants de l’Eglise peuvent parfois aider dans ce genre de situation, alors j’ai appelé mon président de pieu et je lui ai demandé s’il accepterait de les rencontrer. Il a rapidement accepté de nous voir ce soir-là. Après avoir raccroché, je leur ai donné l’argent liquide que j’avais et je leur ai dit d’aller s’acheter de la nourriture et que l’on se verrait après. Cela faisait plus de 24 heures qu’aucun d’eux n’avaient mangé. Plus tard ce soir-là, nous avons marché jusqu’au centre de pieu où le président de pieu nous a chaleureusement accueilli et les a dirigé vers son bureau. Pendant notre discussion, le père nous avoua qu’après avoir passé des mois à vivre dans la faim et le désespoir, lui et sa femme avaient décidé que s’ils n’obtenait pas cet emploi ce jour-là, ils abandonneraient leur bébé devant un commissariat de police et qu’ils se suicideraient.

En l’écoutant, j’ai ressenti une vague de gratitude pour l’exemple et les enseignements des prophètes. J’ai silencieusement remercié Père céleste pour les anecdotes que j’avais, à un moment donné, trouvé ennuyeuses et répétitives. Sans cette répétition, je doute que l’histoire de président Kimball m’aurait frappé avec assez de force pour guider mes actions ce soir-là. Le président de pieu les a présentés à l’évêque et ils les ont aidés avec leurs besoins de base. Au bout du compte, c’est toute la paroisse qui s’est jointe pour aider cette petite famille à se remettre sur pieds et à retrouver leur autonomie. Avec le temps, on leur a enseigné l’Evangile rétabli et j’ai eu la bénédiction de baptiser le père et la mère puis de regarder le président de pieu les confirmer membres de l’Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.

Je ne pense pas avoir joué un rôle important, mais je sais que j’ai été préparé pour ce jour de tempête à être dans cette gare. Ce n’était pas par hasard que j’avais entendu tout au long de ma jeunesse des anecdotes sur les prophètes. Père céleste savait qu’un jour j’allais avoir besoin de l’anecdote de président Kimball et qu’elle serait utilisée pour bénir la vie de quelqu’un.

Nous devons prendre le temps d’écouter les paroles des prophètes. Avec toutes les nouvelles informations disponibles rapidement, nous pouvons finir par être si concentrés sur notre quête de nouvelles découvertes, comme par exemple un nouveau passe-temps, que nous oublions que la voie du Seigneur est consistante et qu’elle passe souvent l’enseignement répétitif et spirituel . Quand nous entendons un message plus d’une fois, il est mieux de reconnaître que c’est pour notre bien plutôt que de l’ignorer parce que nous l’avons déjà entendu. Souvent, il y a un message transcendant qui nous sera peut être profitable dans le futur.

Nous pouvons être assurés que nous recevrons ce message en étant simplement au bon endroit et au bon moment. La consistance de faire de petites et simples choses permet à l’Evangile de laisser une impression languissante en nous. Nous serons préparés à faire tout ce que le Père Céleste nous demandera.

Cet article a été écrit par Elder Scott D. Whiting, publié sur lds.org et traduit par Léa.