La qualité de votre mariage influence vos enfants, que vous vous en rendiez compte ou non. Si votre conjoint et vous vous efforcez d’améliorer votre relation, vos enfants seront bénis.
Un jour, j’ai effectué une séance de thérapie avec une adolescente qui s’était livrée récemment à des comportements dangereux pouvant lui faire perdre la vie. J’avais travaillé auparavant avec ses parents et j’essayais d’évaluer sa perception et sa compréhension des relations au sein de sa famille. Lorsque je l’ai interrogée concernant le mariage de ses parents, elle m’a regardée dans les yeux et m’a répondu sans hésiter : « Mes parents ne s’aiment pas. »
Je lui ai demandé comment elle le savait puisque ses parents m’avaient toujours dit qu’ils ne s’étaient jamais disputés et m’avaient assuré que leurs enfants ne savaient rien de leurs problèmes conjugaux. C’était une affirmation que j’entendais régulièrement de la part de nombreux couples dans mon métier de conseillère conjugale et familiale.
Elle m’a répondu : « Ça se voit. » Elle m’a expliqué qu’elle n’avait jamais cessé de se faire du souci en pensant au risque que sa famille éclate. En larmes, elle m’a révélé que cela la rendait physiquement malade et qu’elle avait du mal à dormir et à aller à l’école. Elle a ajouté : « J’y pense sans arrêt. »
Assise en face d’elle, j’avais le cœur brisé en songeant à cette situation que je ne connaissais que trop bien. Je savais que ses parents l’aimaient et voulaient tout faire pour l’aider ; pourtant j’avais peur qu’ils ne sous-estiment la souffrance que leurs difficultés conjugales causaient à cette jeune fille ainsi qu’à leurs autres enfants.
La déclaration sur la famille énonce que
« le mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer et de se chérir et d’aimer et de chérir leurs enfants».
Parfois, je m’inquiète de ce que la partie concernant les enfants fasse oublier celle concernant le couple.
Dans mon métier, je vois des membres de l’Église faire d’énormes sacrifices pour leurs enfants afin de les aider à réussir. Ces parents leur inculquent de bonnes habitudes religieuses telles que la prière, l’étude des Écritures et l’assistance à l’église. Ils les encouragent à faire des études et à obtenir des qualifications qui les prépareront à un avenir brillant. Cependant, je crains que certains sous-estiment l’aide précieuse qu’un mariage d’excellente qualité apporte à la préparation des jeunes en vue de desseins éternels.
De nombreux conjoints consacrent leur attention à des causes qui en valent la peine mais qui ne renforcent pas leur mariage. Certains s’empressent d’adapter leur emploi du temps pour assister aux représentations ou aux prestations de leurs enfants mais n’arrivent pas à trouver du temps pour faire une sortie avec leur conjoint. Quand on est très occupé à élever ses enfants, à poursuivre une carrière et à remplir ses appels dans l’Église, on néglige facilement son mariage et, parfois, des teintes de conflits, de ressentiment et de trahison peuvent apparaître.
Lorsque les conjoints prennent davantage conscience de la grande influence de leur mariage sur leurs enfants, on voit clairement la portée considérable des avantages qu’il y a lorsque le mari et la femme s’efforcent activement de prendre soin de leur mariage et de le fortifier.
Un mariage de qualité influence les enfants
Je crois que la plupart des saints des derniers jours veulent réussir leur mariage, et je suis impressionnée par le niveau d’engagement dont la plupart d’entre eux font preuve à son égard. En règle générale, les saints des derniers jours qui contractent l’alliance éternelle du mariage (voir D&A 131:2) la prennent au sérieux et souvent supportent de grandes souffrances pour préserver leur mariage.
Cependant, je rencontre parfois des mariages qui ont plus de stabilité que de qualité. Certains conjoints croient à tort que, s’ils s’abstiennent de se disputer devant leurs enfants, ces derniers ignoreront la faiblesse de la relation au sein du mariage. Les enfants sont très intuitifs et ils sentent en général que quelque chose ne va pas, ce qui peut provoquer chez eux des sentiments profonds d’insécurité. L’absence de conflit dans un mariage est un mauvais substitut à une relation solide.
Des recherches sur la qualité du mariage et les enfants donnent à penser qu’un mariage de très bonne qualité engendre un sentiment de sécurité émotionnelle, ce qui améliore le bien-être général des enfants. Dans mon cabinet, je vois fréquemment l’effet considérable de la qualité du mariage des parents sur les enfants. Ce principe est souligné dans les paroles de Spencer W. Kimball (1895-1985) : « Le mariage [concerne] non seulement [le] bonheur immédiat mais aussi [les] joies éternelles. Il n’affecte pas que les deux personnes concernées, mais aussi leur famille et surtout leurs enfants et les enfants de leurs enfants jusqu’aux générations les plus éloignées. » J’explique souvent aux gens qu’ils ne créent pas simplement leur propre mariage mais en fait le mariage de leurs enfants et celui de leurs petits-enfants également.
Dallin H. Oaks, du Collège des douze apôtres, a également déclaré :
« L’affaiblissement du concept que le mariage est quelque chose de permanent et précieux est lourd de conséquences. Influencés par le divorce de leurs parents ou par l’idée populaire que le mariage est un boulet au pied qui empêche de se réaliser, certains jeunes évitent le mariage. Beaucoup des gens qui se marient ne s’engagent pas pleinement, et sont prêts à prendre la fuite à la première grande difficulté. »
En tant que thérapeute conjugal, je peux confirmer que les adultes dont les parents ont divorcé ou avaient un mariage de faible qualité parlent souvent de leur manque de confiance dans leur propre capacité d’entretenir des relations à long terme. Ils sont souvent hypersensibles à tout désaccord au sein du mariage et se donnent beaucoup de mal pour éviter les conflits, ce qui peut parfois limiter l’intimité conjugale. Il n’est pas rare que je voie des adultes pleurer en se rappelant la douleur émotionnelle qu’ils ont ressentie en regardant le déclin et la fin du mariage de leurs parents. La confiance dans le mariage est diminuée dans les foyers dont la qualité du mariage est faible.
Choisir d’améliorer la qualité du mariage
L’amélioration de la qualité du mariage est en grande partie une question de choix. Russell M. Nelson, du Collège des douze apôtres, affirme que
« des gens qui s’aiment peuvent choisir un mariage de la plus haute qualité ou un mariage de moindre qualité qui ne durera pas ».
William J. Doherty, thérapeute conjugal et chercheur connu, a écrit à propos de l’importance de combiner l’engagement et les efforts intentionnels, c’est-à-dire les efforts actifs pour améliorer la relation conjugale : « Bien que nous ayons un engagement inflexible à l’égard de notre conjoint, la plupart d’entre nous ne comprennent pas que notre mariage peut s’éroder peu à peu puis se briser si nous cessons de le renforcer. […] L’engagement sans les efforts intentionnels engendre des mariages stables mais mornes. » De nombreux conjoints expriment un engagement et une stabilité importants mais font peu, voire rien, pour essayer activement d’améliorer leur mariage. Il est décourageant de voir un précieux capital de bonheur conjugal rester inutilisé.
Aimer son conjoint
Quand Elaine S. Dalton, ancienne présidente générale des Jeunes Filles, a donné un discours indiquant que la chose la plus importante qu’un père puisse faire pour sa fille était d’aimer sa mère, j’ai pris profondément conscience que c’était moi et non pas mon mari qui avais besoin d’entendre ce discours…