Cet article fut écrit pour le liahona en 1995, depuis Gérard et Annie Giraud-Carrier ont servi dans bien d’autres offices de l’Eglise, et maintenant se préparent à servir dans la présidence du Temple de Paris.
Les missionnaires pensaient qu’il était peu probable que ce jeune couple dans la rue d’en face prendrait le temps de les écouter. Gérard et Annie Giraud-Carrier se dépêchaient pour une séance de cinéma ce soir-là. Mais lorsque les missionnaires les ont aperçu, ils ont décidé de créer un dernier contact. Et le jeune couple a pris le temps de s’arrêter suffisamment longtemps pour convenir d’un rendez-vous un peu plus tard cette même semaine.
Gérard et Annie ont reçu la première discussion, puis sont partis en vacances pour trois semaines dans un petit village près de Toulouse. Mais avant qu’ils ne puissent revenir les missionnaires qu’ils avaient rencontré avaient déjà été transférés, et le couple n’en entendit plus parler. Mais deux ou trois mois plus tard vers fin octobre 1968, les nouveaux missionnaires en place ont trouvé le nom des Giraud-Carrier dans leurs listes, et les discussions ont pu reprendre.
Frère Claude Tourres était le président de district de Toulouse à l’époque. Son épouse et lui sont devenus amis avec Gérard et Annie, les invitant à des activités et assistant à chaque discussion missionnaire. Ils ont pu aider Gérard et Annie à comprendre les nécessités liées à l’engagement de devenir membre de l’Eglise. Grâce à cela les Giraud-Carrier ont décidé de consacrer leur vie au Seigneur et à son oeuvre et se sont fait baptisés quatre semaines après que les discussions aient commencé.
“Ce qui a fait la différence” Explique Gérard “c’était le plan de salut, c’était quelque chose que nous avions l’impression de déjà connaître. J’avais un bon sentiment concernant Joseph Smith, et nous savions tous les deux que les enseignements étaient vrais.”
Les membres de leur unité les ont accueilli à bras ouverts. À ce moment là, la branche préparait un programme spécial, une pièce de théâtre, et un rôle a été préparé spécialement pour eux. Les Giraud-Carriers allaient, pour ainsi, dire chaque soir pour répéter leur rôle “C’était une merveilleuse manière de commencer notre vie de membre de l’Eglise”.
Gérard fut appelé rapidement dans la présidence de branche. Puis il a servi en tant que greffier et ensuite en tant que conseiller dans le présidence de district. Annie fut appelé instructrice pour la classe des amis de l’église à l’école du dimanche. “Ce fut sa première véritable expérience continue avec l’Esprit du Seigneur.” Gérard dit : “Elle n’avait qu’un livre, Les articles de foi de James A. Talmage, et aucune autre aide, ni instruction pour savoir comment enseigner. Elle a dû se reposer sur l’Esprit
” Maintenant, bien des années plus tard, on peut voir à quel point l’Esprit opère dans sa vie.
Gérard et Annie se sont rencontrés à l’université, quand chacun étudiait l’ingénierie civile. Ils se sont mariés et ont eu leur premier enfant alors qu’ils étaient encore étudiants. Après avoir eu son diplôme, Gérard se devait de remplir ses obligations militaires, Annie fut le soutien financier de la famille pendant ce temps là.
“Alors qu’Annie travaillait, Gérard dit ” Une nourrice prenait soin de nos enfant, bien que tout se passait pour le mieux, ce n’était pas la même chose que d’être auprès de leur mère. Cela faisait un mois que j’étais rentré de mon service militaire lorsqu’Annie a décidé qu’elle ne devait pas attendre plus longtemps pour appliquer les encouragements du prophète, et de rester à la maison avec nos enfants. Nous nous souviendrons toujours de la joie ressentie par nos petits lorsque nous leur avons annoncé la nouvelle. Notre petit garçon s’est mis à collecter autant de petits cailloux que de jours qu’il restait avant que leur maman puisse rester pour toujours à la maison. Chaque jour il jetait un petit caillou jusqu’au jour où il pu avoir sa maman avec lui à la maison.
Annie n’a jamais regretté sa décision, elle a été une mère merveilleuse pour nos 7 enfants, et un été un soutien indéfectible pour moi” dit Gérard “Elle a servi dans la communauté aussi, surtout auprès des délégués de parents d’élèves des écoles des enfants.
Annie et Gérard ont toujours essayé d’enseigner à leurs enfants l’Evangile, d’une manière qui les marquerait. Une année après leur baptême, alors que leurs enfants avaient deux et trois ans, ils se sont préparés à entrer dans le Temple pour être scellés en tant que famille. Pendant une soirée familiale ils ont illustré ce que voulait dire être scellé dans le temple. Ils ont représenté chaque membre de la famille à l’aide d’un bâton, puis ont laissé tomber les bâtons sur la table, ils se sont retrouvé évidemment dispersés, tout en expliquant que c’est ce qui se passe si la mort les séparait. Ils ont retenté l’expérience, mais cette fois-ci en attachant les bâtons tous ensemble avec une ficelle, une fois lâchés sur la table, les bâtons sont restés ensemble. Ils ont pu enseigner à leurs enfants que le scellement c’était cela, rien dans le monde, pas même la mort, ne pourrait les séparer si ils obéissaient aux commandements et travaillaient tous ensemble.
Christophe, leur petit garçon de trois ans à l’époque a été impressionné avec cette leçon de soirée familiale, et attendait impatiemment ce jour où ils iraient au Temple. Lorsque le jour fut finalement arrivé, deux petits enfants sages entrèrent dans la salle de scellement avec leurs parents. La cérémonie fut belle. Mais alors que la famille quittait le Temple, un petit garçon au bord des larmes, demanda ” mais maman, quand est-ce qu’ils vont nous attacher ensemble ? Une autre leçon sur le scellement au Temple a rapidement suivi !
Deux années après son baptême, Gérard a accepté un poste d’ingénieur en génie civil à Paris. Deux mois après il fut appelé président de la branche de Versailles. Pendant son séjour à Paris, il est tombé gravement malade d’une méningite, les médecins lui ont expliqué les procédures nécessaires pour retirer le fluide de sa colonne vertébrale, Gérard a appelé ses instructeurs au foyer pour recevoir une bénédiction, et fut guéri, la procédure tant redoutée est devenue inutile.
En novembre 1975, sept années après son baptême, Gérard fut appelé en tant président du pieu de Paris France, le premier pieu organisé en France. Trois ans plus tard, Annie et lui ont connu un tournant dans leur vie. Gérard n’arrivait plus à être heureux dans son travail à cause de la corruption dont il était témoin régulièrement au sein de la compagnie, il se mit alors à chercher un nouveau travail. A cette époque le centre de distribution pour la France, l’Espagne, l’Italie, et le Portugal était localisé à Grenoble, et un poste de directeur des achats s’est ouvert. Pour obtenir ce poste, Gérard aurait eu besoin d’être remercié de son appel de président de pieu ainsi que de déménager à Grenoble pour un salaire moindre.
Pendant son entretien avec un membre du collège des douze apôtres, Gérard a pu exprimer son désir de se conformer à tout conseil qu’il recevrait “si je ne dois pas être remercié de mon appel de Président de Pieu dans l’immédiat, nous ne bougerons pas, J’ai démissionné de mon travail, mais ça va je peux trouver un autre emploi et nous avons une année de réserve, nous pouvons nous débrouiller.”
Il fut remercié de son appel de Président de Pieu et a accepté le poste à Grenoble. La famille a vécu avec la maman de Gérard pendant que leur maison était en construction. Un an et demi plus tard, leur maison presque finie, Gérard a reçu la mission de trouver un nouvel endroit pour le centre de distribution aux alentours de Paris, ce qu’il fit en le localisant sur Torcy. Sa famille dû déménager sans avoir investi les lieux de leur nouvelle maison qu’elle avait fait construire à Grenoble. Cependant ils étaient restés suffisamment longtemps pour que Gérard serve en tant que président de district.
A Paris il fut appelé en tant que représentant régional. Annie se souvient d’une expérience particulière en ces temps là : “Mon mari devait souvent être parti pour tout le week end, pour assister à des conférences de district. Un de ses samedi de conférence, le réveil a sonné très tôt. A moitié endormie, je pouvais sentir la présence de Gérard au bord du lit en train de prier. Il se leva et me demanda comment je me sentais. Je lui ai dit que j’allais bien. Après un moment, il revint pour me demander ce que j’avais planifié de faire pour ma journée. Il a continué à me poser des questions et à même proposé de différer son départ, un peu perplexe mais maintenant complètement réveillée, j’ai décidé de me lever. Au moment de sortir du lit, j’ai été submergée de vertiges sans pouvoir me lever. Mon mari a donc retardé son départ de quelques heures, le temps que je puisse me remettre. J’ai toujours apprécié sa sensibilité aux murmures du Saint Esprit.
En 1988, Gérard a été appelé à présider une nouvelle mission, dans les îles Mascareignes, dont le centre de mission était à La Réunion. Lorsqu’Annie et quatre de ses sept enfants sont arrivés, ils ont trouvé un appartement missionnaire et une machine à écrire et peu d’autres choses. Ils ont emménagé temporairement dans l’appartement et se sont mis au travail.
Annie a vite accepté son propre rôle en tant que missionnaire. “Un jour” a dit Gérard “Elle vit une jeune femme au supermarché, qu’elle avait déjà rencontré à une réunion de parents. La jeune femme a été impressionnée par Annie, mais n’avait jamais osé lui demandé ce que voulait dire la plaque qu’elle portait. Elle saisit l’opportunité dans le magasin de lui demander. Elle a été baptisé un mois plus tard, et dans l’année qui a suivi elle a reçu ses dotations.”
En 1991, lorsque la Famille Giraud-Carrier est rentrée après leur service missionnaire, La zone Europe/Méditerranée avait été organisée, avec des postes à Thoiry. On a demandé à frère Giraud-Carrier de bien vouloir déménager là-bas et de mettre en place un service de management des matériaux.
En novembre 1993, l’appel de patriarche lui a été conféré. A cette époque Soeur Giraud-Carrier servait en tant que présidente de la Société de Secours de la paroisse de Jura, pieu de Genève, c’était son 3ème appel en tant que présidente de société de secours.
En réfléchissant à toutes ces années depuis ce jour où deux Elders les ont contacté devant ce cinéma, frère Giraud-Carrier dit :
“Au travers de nos expériences dans l’Eglise, il semblerait que nous n’avons connu que des débuts. Chaque mission qui nous a été demandé a toujours été un commencement pour nous. Nous avons eu le privilège de présider de nouveau pieux, de nouveaux départements dans de nouvelles zone où l’Eglise s’est implanté, et en tant que patriarche peut-être que ces débuts sont maintenant arrivés à leur fin.”
Peut-être… Mais compte tenu de leur esprit pionnier , Gérard et Annie, ont probablement encore beaucoup de débuts devant eux.
Cet article fut écrit pour le liahona en 1995 Par Barbara Workmen. Traduit par Marjorie
Beaucoup de joie dans mon coeur en apprenant que le temple de Paris aura pour président le couple Giraud-Carrier.
Ils sont pour moi un exemple de foi, de courage et d’amour chretien. Je les aime, les soutiens et les respect.
Merci à eux pour les enseignements qu’ils nous ont laissé à l’ile de la Reunion.
Je suis reconnaissante à mon Père Celeste, de me les avoir fait rencontrer pendant mon passage terrestre. Ils font parti de ma conversion.
Avec tout mon amour.
Sr L. Denise.
Toutes nos félicitations à Frère et Sœur Giraud-Carrier.
Avec nos amis Frères et Sœurs Hauser et Babin, nous avons partagé le souvenir, entre autre, de ce grand moment que furent en 1976 à Paris la visite et la conférence avec le Président Spencer W. Kimball organisées sous l’autorité de Gérard Giraud-Carrier, président du Pieu à cette époque.
Pour avoir servi seize ans en tant que servants, mon épouse et moi, puis cinq ans en tant que scelleur au Temple de Francfort, nous sommes assurés que notre Seigneur a appelé le couple qui va insuffler la grandeur de l’œuvre salvatrice de Sa Maison.
Olivier et Deolinda DURIEZ