Seulement trois mois après l’organisation officielle de l’Église, le Seigneur commanda à Emma de faire une sélection de cantiques pour les Saints :

« Et il te sera également donné — et c’est là une chose qui m’est agréable — de faire, selon l’inspiration qui te sera accordée, un recueil de cantiques sacrés, pour l’usage de mon Église.

« Car mon âme met ses délices dans le chant du cœur ; oui, le chant des justes est une prière pour moi, et il sera exaucé par une bénédiction sur leur tête » (Doctrine & Alliances 25:11-12).

Depuis qu’Emma Smith compila le premier recueil de cantiques en 1835, la musique est devenue un élément important du culte des membres de l’Église. Aujourd’hui, il y a 341 cantiques dans le recueil de cantiques standard en anglais (NdT : 204 dans le recueil en français), mais nous ne pouvons en avoir qu’un préféré. 

De Joseph Smith à Russell M. Nelson, découvrez les cantiques préférés des prophètes. 

Joseph Smith

le cantique préféré de Joseph Smith est celui chanté par John Taylor avant la mort du prophète

« A Poor Wayfaring Man of Grief » (« Je rencontrais sur mon chemin »)

On a longtemps supposé que « Je rencontrais sur mon chemin » était l’un des cantiques préférés de Joseph Smith. Ce chant était relativement nouveau à son époque. Le premier texte est sorti dans une anthologie en 1834 sous la forme d’un poème intitulé « The Stranger » (L’étranger), et la mélodie sur laquelle il était chanté était différente de celle de notre cantique actuel.

Avant le martyre de Joseph dans la prison de Carthage, John Taylor chanta cet air mélancolique aux personnes présentes. Hyrum, le frère de Joseph, lui demanda de le rechanter juste après qu’il ait terminé. Elder Taylor raconta plus tard que sa réponse fut : « ‘Frère Hyrum, je n’ai pas envie de chanter’, ce à quoi [Hyrum] répondit ‘Oh, ne vous inquiétez pas, commencez à chanter, et l’envie viendra’. J’accédai à sa requête ».

Peu après la fin du chant d’Elder Taylor, une foule attaqua la prison de Carthage et assassina le prophète et son frère.

 

Brigham Young

“When First the Glorious Light of Truth” (Quand la lumière glorieuse de la vérité)

Du cantique préféré de Brigham Young, « When First the Glorious Light of Truth », Heber J. Grant a dit lors de la conférence générale d’octobre 1919 :

« Le président Lyman a dit que le [cantique préféré] du président Young était « Oh, ye mountains high » ; mais depuis, une de ses filles m’a dit que c’était une erreur, et que son préféré était le cantique de Frère William Clayton : ‘Quand la lumière glorieuse de la vérité éclata pour la première fois en ces derniers jours, il y en eut peu qui s’engagèrent de tout cœur à y obéir’ ».

Ce cantique, qui n’avait pas de titre dans le recueil, fut connu d’après sa première ligne (comme le président Grant l’a rappelé plus haut). Il fut gardé dans le livre de cantiques de l’Église jusqu’en 1985 quand une nouvelle édition fut publiée avec une nouvelle liste de chants.

 

John Taylor

Probablement « Go, Ye Messengers of Glory » (Allez, messagers de la gloire) & « Go, Ye Messengers of Heaven » (Allez, messagers des cieux)

Bien que l’histoire n’ai pas trace du cantique préféré de John Taylor, il est de notoriété publique qu’il était connu pour sa belle voix et son amour pour la musique. En fait, il écrivit les paroles de deux cantiques qui se trouvent dans le livre de cantiques actuels : « Go, Ye Messengers of Glory » et « Go, Ye Messengers of Heaven ».

Ces deux cantiques reflètent parfaitement la ferveur du président Taylor pour l’œuvre missionnaire. Il était missionnaire en Grande-Bretagne quand il les écrivit. Des milliers d’âmes y ont connu la vérité grâce à ses efforts.

Plus tard, le président Taylor servit aussi comme éditeur du recueil de cantiques de 1840, et il appréciait très certainement la plupart des musiques qu’il contenait.

 

Wilford Woodruff

« God Moves in a Mysterious Way » (Les voies de Dieu sont mystérieuses)

Le cantique préféré de Wilford Woodruff était « God Moves in a Mysterious Way ». Heber J. Grant, qui servit comme apôtre quand le président Woodruff était prophète, se rappella :

« Il aimait [ce cantique]. Je suis sûr que nous le chantions parfois deux fois par mois au cours de nos réunions hebdomadaires dans le temple, et il était rare qu’un mois passe sans que Frère Woodruff le choisisse. »

Matthias F. Cowley, un autre apôtre qui servait avec le président Woodruff a raconté :

« Peut-être qu’aucun homme de l’Église n’a plus profondément ressenti la vérité de ces paroles, ‘Les voies de Dieu sont mystérieuses par lesquelles il accompli ses prodiges’, que Wilford Woodruff. Il était si intensément spirituel, si complètement dévoué au service de Dieu, que, toute sa vie, les manifestations miraculeuses des desseins de Dieu lui ont été abondamment accordées. Il n’a jamais basé sa foi sur les miracles ; ils ont simplement confirmé ce qu’il croyait de tout son cœur et étayé ses idées sur les enseignements de l’Écriture sainte. »

 

Lorenzo Snow

le cantique préféré de Président Snow était au sujet de Sion.

« Zion Stands with Hills Surrounded » (Sion debout, entourée de collines)

Selon le président Grant (consigné dans le rapport de la conférence générale d’octobre 1919) « Zion Stands with Hills Surrounded » était le cantique préféré de Lorenzo Snow. 

Etonnamment, malgré ses nombreuses références évidentes à la doctrine des Mormons, les paroles de ce cantique ont été écrites au XVIIIème siècle, avant le Rétablissement. George D. Pyper, cinquième officier général de l’École du Dimanche, et ancien directeur du Chœur du Tabernacle Mormon, émit l’hypothèse suivant :

« L’auteur … a dû pressentir une situation qui n’existerait que soixante-dix-sept ans après qu’il a écrit ces lignes ». Il ajouta : « C’était une prophétie inspirée ; aucun Saint des Derniers Jours n’aurait pu décrire plus parfaitement les croyances du peuple mormon que ne l’a fait Thomas Kelly au dix-huitième siècle ».

 

Joseph F. Smith

« Uphold the Right » (Défendre le droit)

Dans un éloge funèbre à la mémoire de Joseph F. Smith, le président Grant se rappela que « Uphold the Right, Though Fierce the Fight » était le cantique préféré du président Smith. Il raconta :

« Un jour j’ai demandé au [président Smith] quel était son cantique préféré, et il m’a dit qu’il n’en avait pas. J’ai dit : ‘Frère Lyman m’a dit que je devrais en avoir un. J’aimerais que vous en choisissiez un.’ Il répondit : ‘Je pense que je ne m’en soucie guère, mais j’ai peut-être un faible pour le cantique de cette petite âme héroïque, Sœur Emily Hill Woodmansee, intitulé Uphold the Right’ ».

Les paroles de la première strophe étaient les suivantes :

Défendre le droit, si féroce le combat,
Et puissant est l’ennemi;
En tant qu’amie de la liberté, défend sa cause,
Ne montre ni peur ni faveur.
Aucun lâche ne peut être appelé un homme
Aucun ami ne trahira des amis;
Qui serait libre doit être vigilant ;
L’indifférence ne paiera pas.

Ce chant écrit par Sœur Emily Hill Woodmansee, ne figure plus dans le livre de cantique depuis la version de 1927.

 

Heber J. Grant

le cantique préféré de Hebert J. Grant parle de l'héritage pionnier des mormons

« Come, Come, Ye Saints » (« Venez, venez, sans craindre le devoir »)

Le cantique préféré de Heber J. Grant, « Venez, venez, sans craindre le devoir », rend hommage à son héritage pionnier. Il a dit :

« Je n’ai jamais entendu, et n’imagine pas pouvoir entendre, et ce jusqu’à ma mort, mon cantique préféré, ‘Venez, venez, sans craindre le devoir, travaillez au progrès’, [sans penser] à la mort et à l’enterrement de ma petite sœur et aux loups qui déterraient son corps dans les plaines. Je pense à la mort de la première femme de mon père et à son corps transporté jusqu’ici pour être enterré ».

D’après les Enseignements des présidents de l’Église : Heber J. Grant, il rapporta qu’il « avait le sentiment qu’il était important que les membres de l’Église comprennent ce cantique, en particulier le quatrième couplet qui porte un message d’espoir aux personnes que la mort ‘arrête en chemin’ et à celles dont les ‘jours sont épargnés, pour voir les saints se reposer’ ».

George Albert Smith

« Let Us Oft Speak Kind Words » (« Sachons dire un mot gentil »)

Au cours d’une veillée à BYU en 2009, Thomas S. Monson déclara que le cantique préféré de George Albert Smith était « Sachons dire un mot gentil » L’auteur de ce cantique, Joseph L. Townsend, l’écrivit alors qu’il servait dans la présidence d’une grande École du Dimanche. Il entendait souvent des remarques critiques parmi les participants et il écrivit cet hymne dans l’espoir que cela encouragerait les gens à prononcer plus souvent des mots gentils.

« Sachons dire un mot gentil » était un chant que le président Smith personnifiait à merveille, comme l’expliqua le président Monson : « Une qualité du président Smith, qu’il nous encouragerait sans doute à intégrer dans notre vie, serait la compassion. Ce grand dirigeant avait un cœur compatissant ».

 

David O. McKay

« Oh Say, What Is Truth ? » (« O toi, vérité »)

Selon Thomas S. Monson, un des cantiques préférés de David O. McKay était « O toi, vérité ».

Ce cantique a été écrit par l’un des premiers missionnaires mormons, John Jacques. Dans le livre Our Latter-day Hymns on peut lire :

« Il est probable que John Jacques fut de nombreuses fois accablé par les difficultés de son appel, mais il trouvait du réconfort en se rappelant de la valeur exigeante et primordiale de la vérité dont il était le messager. Ces mots pourraient bien servir de rappel édifiant à un missionnaire découragé. Si la vérité est vraiment le ‘bonheur des croyants / des mortels et des dieux l’idéal’, alors cela vaut tous les sacrifices ».

 

Joseph Fielding Smith

« Prayer Is the Soul’s Sincere Desire » (« La prière »)

Évoquant le cantique préféré de Joseph Fielding Smith, le président Monson raconte : « Son chant préféré disait ‘L’humble prière est l’ardent désir, muet ou exprimé’ ».

Dans le cantique actuel, ce chant est unique parce que ses huit strophes ont été conservés dans l’édition du recueil de 1985. Cela a été fait ainsi afin de garder les enseignements doctrinaux décrits dans chaque strophe, qui détaillent toutes un aspect différent de la prière sans se répéter.

 

Harold B. Lee

Praise to the man est le cantique préféré d'un des prophètes modernes mormons

« Praise to the Man » (« Au grand prophète »)

Dans un discours lors d’une veillée, Thomas S. Monson se rappela son expérience avec le cantique préféré d’Harold B. Lee :

« Quand j’ai été appelé au collège des Douze, j’ai remarqué que Frère Lee jouait de l’orgue. Il m’a dit : « Frère Monson, en tant que nouvel apôtre parmi nous, aimeriez-vous choisir le chant que nous chanterons aujourd’hui ? J’ai choisi son cantique préféré et nous l’avons tous chanté avec enthousiasme ».

Ce cantique est le préféré de beaucoup de Saints des Derniers Jours, il fut inspiré par le poème de Sir Walter Scott, « La dame du lac ». William W. Phelps l’utilisant comme cadre, écrivit « Au grand prophète » peu de temps après le martyre de Joseph Smith. Il est probable qu’il ait été chanté sur l’air de « Hail to the Chief » dans les premières années de l’Église, mais il est aujourd’hui chanté sur une variante de « Scotland, the brave ».

 

Spencer W. Kimball

« I Need Thee Every Hour » (« Oh, j’ai besoin de toi »)

En parlant d’un des cantiques préférés de Spencer W. Kimball, « Oh, j’ai besoin de toi », le président Monson souligna : « Souvenons-nous particulièrement de ce [cantique préféré]. Ce choix illustre bien son humilité ».

Comme expliqué dans Our Latter-day Hymns :

« Bien qu’il ne soit pas d’origine mormone, cet hymne fait vibrer une corde sensible chez les Saints des Derniers Jours dans son humble plaidoyer pour la présence constante du Sauveur. Dans ce cantique, nous le supplions à plusieurs reprises d’être avec nous, pas seulement dans les moments difficiles, pas seulement dans des occasions spirituelles spéciales, mais à chaque heure ».

Ezra Taft Benson

« How Great Thou Art » (« Seigneur, mon Dieu »)

Le cantique préféré du président Benson était « Seigneur, mon Dieu ». Cet hymne émouvant fut chanté lors de ses funérailles, ainsi que plusieurs autres cantiques qu’il aimait particulièrement, notamment « Un ange saint de Dieu » et « O Divine Redeemer » (Oh divin rédempteur).

La version actuelle du cantique préféré du président Benson est librement adapté d’une traduction allemande d’une traduction russe d’un hymne suédois, « O Mighty God ». En 1923, des missionnaires anglais entendirent ce chant et le traduisirent de mémoire, et y ajoutèrent des couplets en se basant sur les paysages éblouissants qu’ils voyaient au cours de leurs voyages.

Ils n’écrivirent cependant que les trois premières strophes.

La quatrième n’apparut qu’après la Seconde guerre mondiale. Ces mêmes missionnaires ajoutèrent l’ajoutèrent, inspirés par les personnes réfugiées en Grande-Bretagne qui demandaient sans cesse, « Quand pourrons-nous rentrer chez nous ? ». C’est pour cela que la quatrième strophe parle des joies de notre foyer céleste.

 

Howard W. Hunter

avez-vous fait quelque chose de bien aujourd'hui?

« Have I Done Any Good in the World Today ? » (« Ai-je fait du bien ? »)

Bien qu’Howard W. Hunter soit connu pour son amour pour tous les cantiques, le président Monson raconta que l’un de ses préférés était « Have I Done Any Good in the World Today ? » (NdT : « Ai-je fait du bien ? », Hymnes édition 1979, n° 194).

Pour l’édition de 1985, le comité modifia une ligne des paroles du cantique préféré du président Hunter : « Seul le travailleur est digne de vivre / Le monde n’a pas besoin de parasite » a été changé en « Pour le travailleur seul le repos sera doux / Et l’oisif n’aura rien mérité ».

Les paroles qui posaient problème ont été changées afin d’exprimer le fait que la vie est sacrée et n’a pas besoin de justification, mais que les personnes capables physiquement ne devraient pas être paresseuses. 

 

Gordon B. Hinckley

« God of Our Fathers, Known of Old » (Dieu de nos pères, connu des anciens)

Bien que Gordon B. Hinckley aimait beaucoup de cantiques, pour Thomas S. Monson il y en avait un qui se distinguait : « God of Our Fathers, Known of Old », écrit par Rudyard Kipling. « C’est son côté anglais qui ressortait » a commenté le président Monson.

L’hymne original de Kipling a deux strophes qui n’ont pas été reprises dans le cantiques mormon :

Si, ivres à la vue du pouvoir, nous perdons
Des langues sauvages qui ne te craignent pas,
De telles vantardises que les Gentils utilisent,
Ou des races moindres sans loi …
Seigneur Dieu des Armées, sois avec nous,
De peur que nous oubliions – de peur que nous oubliions !

Pour le cœur païen qui met sa confiance
Dans le tube en putréfaction et le fragment de fer ;
Toute la poussière vaillante qui repose sur la poussière,
 Et gardant, ne t’appelle pas à la garde,
Pour la vantardise frénétique et la parole insensée–
Ils ont pitié de ton peuple, Seigneur !

 

Thomas S. Monson

le cantique préféré de Thomas S. Monson était "Maître, la tempête lance"

« Master, the Tempest is Raging » (« Maître, la tempête lance »)

« Maître, la tempête lance » était le cantique préféré de Thomas S. Monson dans son enfance. Il raconte :

« Nous avions une choriste qui enseignait le chant aux garçons. Nous étions obligés de chanter. Sœur Stella Waters tenait le bâton à quelques centimètres de notre nez et battait lourdement la mesure avec son pied, ce qui faisait grincer le plancher.

« Si nous travaillions bien, Sœur Waters nous laissait choisir notre cantique préféré. Notre choix se portait inévitablement sur ‘Maître, la tempête lance’. [. . .]

« Petit garçon, je pouvais concevoir le danger d’une mer démontée. Je n’avais cependant que peu de compréhension des autres démons qui peuvent nous traquer, détruire nos rêves, étouffer nos joies, et nous détourner du chemin qui mène au Royaume de Dieu ».

Russell M. Nelson

« My Message » (Mon message)

Russell M. Nelson a composé son propre cantique, « My Message », un chant qu’il écrivit qui représente la vie qu’il s’efforce de vivre et la gratitude qu’il a pour sa famille et pour Dieu.

« Notre Dieu est mon créateur ;
Mes chers parent sont mes guides ;
Un ange, ma femme, mon véritable amour ;
Mes enfants sont ma fierté.
Le Seigneur est ma lumière ;
Sa vérité éternelle, ma loi.
Je trouve ma joie dans le service ;
Mon message est ma vie ».

En 2018, au cours d’une veillée à BYU, le président Nelson a dit qu’il croyait que la musique a le pouvoir de favoriser l’unité et l’amour dans les familles. Selon lds.org, le président Nelson a l’oreille absolue et un talent pour jouer de l’orgue. Un Noël, il enregistra sur un CD des musiques qu’il avait chantées à ses enfants pendant des années et il l’offrit à sa famille.

Le président Nelson partagea une strophe de son chant dans son livre  The Power Within Us en disant : « En voyant mon nom à la place de celui de l’auteur, je réalise que je suis le produit d’autres personnes. J’ai essayé d’acquérir une mesure de bonté de chaque merveilleuse personne que j’ai rencontrée ».

 


Article écrit par Kelsey Berteaux, Yvonne Liu, et publié sur LDS Living sous le titre The Hymn President Nelson Wrote + the Favorite Hymns of All 17 Latter-day Prophets et traduit par Christine. Français ©2018 LDS Living, A Division of Deseret Book Company | English ©2018 LDS Living, A Division of Deseret Book Company