Nous nous retrouvons tous dans notre vie à la croisée des chemins où des choix différents s’offrent à nous comme autant de voies à suivre. À ces moments difficiles et importants de prise de décisions, parfois nous craignons de défendre nos convictions parce que nous avons peur de nous démarquer.

Dans la vision de Léhi de l’arbre de vie, nous apprenons que deux des principales raisons pour lesquelles les gens quittent le chemin étroit et resserré sont qu’ils sont aveuglés par l’attrait des tentations (voir 1 Néphi 8:23 ; 12:17) et que les moqueries des personnes qui sont dans le grand et spacieux édifice les embarrassent (voir 1 Néphi 8:26-28). Examinons ces deux parties de la vision de Léhi pour voir si nous pouvons non seulement mieux les comprendre mais en tirer des leçons pour trouver la force de prendre la défense de ce qui est bien, quitte à nous démarquer.

VA DE CE CÔTÉ

Le problème avec les tentations du monde, c’est qu’elles sont très fortes, n’est-ce pas ?  Comme l’a déclaré le président Kimball (1895-1985) :

« Qui a dit que le péché n’était pas amusant ? … le péché est attrayant et désirable. … le péché est facile et est en compagnie de camarades agréables ».

Bien que nous détestions l’admettre, beaucoup de ces autres voies semblent souvent attrayantes. Certaines dévient soudain dans des directions passionnantes, alors que d’autres s’incurvent si subtilement que, pendant un certain temps, elles paraissent être parallèles au chemin de l’Évangile. Certaines sont revêtues d’un séduisant tapis rouge et résonnent d’applaudissements. D’autres paraissent revêtues d’or et de joyaux.

L’attrait du grand et spacieux édifice est très semblable. Après tout, c’est là que vivent certaines des personnes les plus riches, les plus populaires, les plus séduisantes et les plus puissantes du monde ! Qui ne voudrait pas fréquenter ces personnes, agir et s’habiller comme elles ? Elles semblent souvent s’amuser davantage que nous, qui essayons de rester sur le chemin de l’Évangile.

Plus nous prêtons attention aux résidents du grand et spacieux édifice, plus nous pourrions être jaloux, contrariés ou même en colère. Nous pourrions penser qu’il ne semble pas juste qu’ils aient tant de choses agréables alors que nous essayons de rester sur le chemin de l’arbre de vie.

Satan sait que l’un des meilleurs moyens de faire en sorte que les gens quittent le chemin de l’Évangile est de les tromper en leur faisant croire que c’est trop difficile, ennuyeux ou démodé d’y rester. Il ne se soucie pas de savoir lequel des autres chemins nous allons prendre : n’importe lequel fera l’affaire, tant que ce n’est pas celui de l’Évangile.

« QUEL EST LE GOÛT DE CE FRUIT ? »

Dans le grand et spacieux édifice, l’une des activités préférées est de se moquer des fidèles. Thomas S. Monson a dit :

« De plus en plus, des célébrités et d’autres personnes…, connues du public, ont tendance à se moquer de la religion en général et, parfois, de l’Église en particulier. Si notre témoignage n’est pas assez fermement enraciné, ces critiques peuvent nous amener à douter de nos croyances ou à faiblir dans notre résolution ».

Il semble que, où que nous allions dans la vie, que ce soit en personne ou sur Internet, il y aura une fenêtre du grand et spacieux édifice ouverte à proximité avec quelqu’un prêt à pointer du doigt pour se moquer des choses auxquelles nous accordons de la valeur. Nous avons probablement tous rencontré ces moqueries à divers moments et cela peut être très douloureux. Nous savons que nous devrions réagir de façon chrétienne, mais ce n’est pas toujours facile. Personne n’aime qu’on se moque de lui ou que l’on dénigre les croyances auxquelles il est profondément attaché. nous pourrions parfois répondre par une phrase comme « Je ne peux pas, je suis mormon », et entendre les autres rire encore plus fort en retour.

« JE NE PEUX PAS…. »

Avez-vous déjà remarqué comment les personnes qui se moquent ont toujours tendance à se concentrer sur l’expression ne peux pas ? Comme dans, « pourquoi ne pouvez-vous pas boire cela » ? « Pourquoi ne pouvez-vous pas faire des courses avec moi le dimanche ? » ou « Pourquoi ne pouvez-vous pas avoir de relations sexuelles avant le mariage » ?

Cette insistance sur l’idée de ne pas pouvoir peut nous amener à nous sentir inaptes. Il peut nous sembler que nous sommes faibles et que nous n’avons pas de caractère. Il se peut que nous nous sentions victimes sans défense d’un Dieu impersonnel qui nous a enfermés afin que nous ne nous amusions pas.

Cette tactique est très, très ancienne. En fait, Satan l’utilise depuis le tout début. Quand Dieu a placé Adam et Ève dans le jardin d’Éden, il leur a dit : « Tu pourras manger de tous les arbres du jardin » (Moïse 3:16). Pensez-vous que les mots « tous les arbres » ressemblent à une restriction ? Dieu a dit à Adam et Ève qu’il y avait des conséquences particulières à manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, mais il ne les en a jamais physiquement empêchés. Ils avaient tout le jardin à leur disposition et il leur fut dit : « Tu peux choisir par toi-même car cela t’est donné » (Moïse 3:17). Pour moi, cela s’appelle la liberté !

Alors il est intéressant de noter que lorsque Satan revient plus tard, il dit : « Oui, Dieu a-t-il dit : ‘vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin’ » ? (Moïse 4:7). En réalité, Satan demandait : « Pourquoi ne peux-tu pas manger du fruit de cet arbre » ? du même ton moqueur que celui qui vient des fenêtres du grand et spacieux édifice. Satan se concentre sur la seule chose à laquelle Dieu a attaché des conséquences, et il la fait paraître comme une restriction que Dieu imposerait à Adam et à Ève. Satan a déformé les paroles de Dieu, en y ajoutant des mensonges dans le but de les convaincre de le suivre au lieu de Dieu. En fin de compte, le fait de manger du fruit avait toujours fait partie du plan. Et Dieu donna un Sauveur pour qu’Adam et Ève et tous leurs enfants aient l’occasion de progresser et de rentrer chez eux.

« JE NE LE FERAI PAS ! »

Et que disons-nous en fait quand nous disons : « Je ne peux pas, je suis mormon » ? Disons-nous en réalité : « J’aimerais pouvoir et si je n’étais pas mormon, je le ferais » ? Jadis, j’avais un ami qui avait l’habitude de plaisanter avec toutes les choses qu’il aimerait faire s’il n’était pas membre de l’Église. Le problème était que je ne pouvais pas toujours dire s’il plaisantait.

Au lieu de se concentrer sur ne peux pas et ne fais pas, il serait dans notre intérêt d’utiliser les mots ne ferai pas. Comme dans, « je ne le ferai pas, je suis mormon ». Le fait d’utiliser ne ferai pas au lieu de ne peux pas modifie le sens de l’expression et montre que nous avons le pouvoir de choisir par nous-mêmes. En disant : « Je ne ferai pas », nous disons : « Je choisis de ne pas le faire, non pas parce que j’obéis de manière aveugle ou parce qu’on me l’interdit, mais parce que je crois aux principes du libre arbitre et de la responsabilité et que je veux faire ce qui est juste. Je choisis d’agir par moi-même et non d’être contraint » (voir 2 Néphi 2:14, 26).

Utiliser « Je ne le ferai pas » au lieu de « Je ne peux pas » est aussi un acte de courage remarquable. Cela ne demande aucun courage de suivre les foules sur les divers chemins du monde. N’importe qui peut le faire. Défendre la vérité démontre une foi réelle. Se démarquer du monde demande un courage réel. Cela montre que nous utilisons véritablement notre libre arbitre et que nous pensons vraiment par nous-mêmes. On fait toujours référence aux gens dans le grand et spacieux édifice comme étant une foule sans nom et sans visage. Finalement, leurs paroles sont creuses et dénuées de sens. En exerçant fidèlement notre libre arbitre, nous pouvons trouver le courage de dire, comme Léhi et les braves membres fidèles de sa famille l’ont fait : « Nous ne fîmes pas attention à eux » (1 Néphi 8:33).

Au milieu d’un monde de plus en plus mauvais, les personnes qui empruntent courageusement le chemin de l’Évangile se démarquent véritablement. Mais elles ne sont pas seules. Comme le président Monson nous a invités à le faire,

« puissions-nous toujours être courageux et prêts à défendre ce en quoi nous croyons et, si nous devons le faire seul, puissions-nous le faire avec courage, étant fortifiés par la connaissance qu’en réalité, nous ne sommes jamais seuls quand nous sommes avec notre Père céleste. »

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