Sophie Lefens est une jeune adulte étudiante célibataire à l’Université de Brigham Young. Après avoir obtenu son diplôme et rejoint une école d’études supérieures, elle partage son ressenti sur le discours de l’Evêque Caussé « Nous Sommes les Architectes de Notre Propre Bonheur », donné lors d’un coin de feu en 2012.
A l’automne prochain je vais commencer l’école supérieure, ce qui signifie que j’enseignerai un cours à l’université à 20 nouveaux étudiants de première année. J’ai réfléchi à mon premier jour à l’université et tout ce qui s’est passé depuis. Ces dernières années, mes amis et moi avons fait des tas de brouillons de plan de vie, et un bon nombre d’entre eux reflétant notre idéal de vie sont entrés en collision avec la réalité. Ma connaissance a changé et s’est élargie et de nombreuses expériences ont formé ma compréhension de la réalité.
Quand je pense à cette époque passée à trébucher dans le monde des adultes, il me revient à l’esprit les prières sans nombre, passées la tête dans mes mains à supplier le Seigneur de me donner la paix, la clarté et le courage de continuer à construire la vie que je voulais profondément et en laquelle je croyais. Lors d’un coin de feu en 2012, l’Evêque Gérald Caussé nous a exhorté à être « les architectes de notre propre bonheur ». Il nous a dit d’agir et pas de réagir. J’y crois, mais plus j’accumule de l’expérience dans ma vie, plus je me rends compte que ma définition du bonheur était alors inadéquate. J’ai eu une discussion récurrente avec de nombreux amis tout au long de l’année passée à propos du fait que personne ne nous dit combien la vie peut être si dure. C’est comme si parfois le monde me criait dessus, entraînant mon esprit dans des tous petits nœuds sans fin. Durant ma courte vie j’ai vu le chagrin et le désespoir laisser les gens apathiques et vides pendant des mois, quelques fois des années. J’ai vu des gens s’effondrer devant moi, leur apparence physique incapables de supporter plus longtemps la douleur à l’intérieur. Il y a beaucoup de ténèbres dans le monde. Mais nous ne sommes pas seuls. Jésus-Christ, le Rédempteur de notre âme, nous offre la lumière et le secours.
Le bonheur le plus durable survient dans ma vie quand je cède mon cœur au Sauveur et à Son pouvoir guérisseur. Je deviens sanctifiée dans mon esprit et dans mon cœur, ma capacité à aimer avec plus de pureté les gens autour de moi augmente. C’est ma joie la plus véritable.
Mais la sanctification n’est pas le résultat du désengagement ou du retrait du monde. Cette terre est remplie de bien et de vertu, et c’est notre responsabilité de rechercher ces choses. Hugh Nibley a écrit :
« Si chaque choix que je fais exprime une préférence ; si le monde que je construits est le monde que j’aime vraiment et que je veux, alors avec chaque choix je me juge moi-même, proclamant tout au long de la journée à Dieu, les anges et mes semblables où se trouvent mes véritables valeurs, où se trouve mon trésor et les choses auxquelles j’accorde une importance suprême. »
Nous construisons notre propre vie. C’est une vérité puissante et ennoblissante. Mais malgré nos meilleurs tentatives pour y arriver, les choses peuvent échouer misérablement. Dans chaque interaction avec le monde nous sommes exposés et vulnérables, mais dans ces moments là la grâce de Dieu nous est rendue disponible.
L’adoration que je ressens pour mon Sauveur est une reconnaissance de ma fragilité. Je sais que j’ai besoin de lui. Je sais qu’à travers lui je peux recevoir la force dont j’ai abondamment besoin. Comment cela ne peut-il pas me donner une leçon d’humilité ? Quand je reconnais la miséricorde du Seigneur dans ma propre vie, c’est plus facile pour moi d’étendre une portion à l’échelle humaine de cette même miséricorde aux gens autour de moi. Avec une conscience aiguë de mes propres faiblesses, juger et critiquer les gens autour de moi me paraît être une chose absurde à faire.
J’ai remarqué que lorsque je sens que la vie est sur le point de m’assommer, si je me tourne vers le Seigneur, mon cœur devient plus tendre, parfois douloureusement. Mais dans cette douleur je deviens plus sensible aux gens autour de moi et je commence à les voir non seulement comme des individus à part entière mais aussi comme des êtres divins. Quand la vie tourbillonne autour de moi et que je m’accroche à des fondations solides, je deviens plus sensible aux choses de la vie qui résonnent avec la divinité. Et je deviens meilleure à discerner la vérité des contrefaçons. Je commence à marcher dans le monde avec plus de douceur.
Mais ces changement de l’esprit et du cœur viennent progressivement et beaucoup plus lentement que ce que j’aimerais. Et pourtant, quels que soient les soucis qui tournent dans ma tête, je suis tranquille sachant qu’avec le Seigneur mon cœur devient plus aligné avec ce qui est bien éternellement. Je me sens souvent faible et incertaine, mais avec une profonde confiance en un Dieu infini, je commence une nouvelle journée.
Hugh Nibley « Le Zèle Sans la Connaissance » publié originalement dans Dialogue : A Journal of Mormon Thought, été 1978
Par l’équipe de Mormon Channel,