Publié sur Theymaybelight, le 17 janvier 2016

C’est quelque chose que nous entendons souvent dans l’église, « si vous voulez vous trouver, perdez-vous au service des autres. » Pris hors de son contexte, cet adage bien attentionné conduit souvent à nous perdre nous-mêmes. Nous servons et nous nous sacrifions pour les autres au point où nous nous retrouvons drainés et parfois même abusés. Parfois en essayant de vivre le principe « La charité ne périt jamais », j’ai l’impression d’échouer.

Dans 3 Néphi quand le Christ a rendu visite aux Néphites, Il a institué et expliqué l’importance de l’ordonnance de la sainte-cène. Il a ensuite dit quelque chose qui retient toujours mon attention :

12 Et je vous donne le commandement de faire ces choses. Et si vous faites toujours ces choses, vous êtes bénis, car vous êtes bâtis sur mon roc.

 13 Mais quiconque parmi vous fera plus ou moins que cela n’est pas bâti sur mon roc, mais est bâti sur une fondation de sable; et lorsque la pluie tombera, et que les torrents viendront, et que les vents souffleront et s’abattront sur lui, il tombera, et les portes de l’enfer seront ouvertes, prêtes à le recevoir.

 14 C’est pourquoi, vous êtes bénis si vous gardez les commandements que le Père m’a commandé de vous donner.

 (3 Néphi 18 :12-14 caractère gras ajouté)

Il nous dit que faire plus ou moins que les choses qu’il nous a demandé de faire veut dire que nous ne construisons pas sur son roc, mais sur des fondations de sable.

C’est fascinant ! Cela nous mène à la question suivante…

Combien sommes-nous sensé donner ?

Le Seigneur nous donne ce conseil souvent cité :

Et si quelqu’un te force à faire un mille, fais-en deux avec lui.

(Lu dans Matthieu 5h41 et 3 Néphi 12 :41)

 Que signifie exactement faire le deuxième mille ? Ce verset fait référence à une loi stipulant qu’un Soldat Romain pouvait faire appelle à un Juif pour porter son équipement sur une distance d’un mille Romain. Vue que les sacs Romains étaient pleins d’équipement pesant pas loin de 50 kg, ce n’était pas une petite tâche.

Deux choses attendues sont mises en avant ici, l’une par les Romains et l’autre par Le Seigneur. Le soldat demandait un mille, le Seigneur deux. Le Seigneur nous dit que ce qu’Il attend de nous est bien plus que ce qui est attendu de nous culturellement ou légalement, mais Il ne dit pas que nous devons faire plus que ce qu’Il nous demande. Il sait mieux que nous ce qui doit être fait pour devenir comme Père Céleste et retourner près de lui. Si notre service n’est pas bâtit sur le roc de notre Sauveur, si nous faisons plus que ce qu’Il nous a demandé juste pour dire que plus a été fait, cela ne nous rend pas plus juste. Nous quittons la zone de sécurité et nous éloignons de Son pouvoir et nous nous retrouvons sur ces fondations de sable pour finir épuisés. Nous devons faire ce que le Seigneur nous a demandé de faire, du mieux que nous pouvons (et quand nous exerçons notre capacité à servir nous découvrons qu’elle peut grandir et se développer, ou se magnifier). Si nous faisons ça, nous en faisons assez.

Mais ne vous méprenez pas, je ne dis pas que le service requit de nous sera facile ou que le Seigneur ne nous poussera pas plus haut, mais seulement que nous devons garder notre service dans les limites du Seigneur, que lui seul, a imposé.

Le Sauveur est un exemple de renouveau

J’aime dans les écritures les passages où le Sauveur est seul. Nous parlons souvent du Sauveur comme étant en permanence entouré de gens autour de Lui. Même si c’est vrai la plus part du temps, il y a des passages dans les écritures où Il est tout seul.

Avant de commencer Son ministère mortel, Jésus-Christ « fut enlevé par l’Esprit pour être avec Dieu ». (Traduction Joseph Smith Matthieu 4 :1) Qu’a-t-il fait durant ces 40 jours ? Nous savons que Satan est venu et l’a tenté à la fin, mais nous ne savons pas vraiment ce qu’il a fait le reste du temps. J’imagine qu’il était en communion avec Père Céleste, apprenant, recevant des instructions et s’assurant qu’Il avait la résistance spirituelle pour endurer ce qui s’en venait, en se concentrant sur Sa relation avec Dieu.

Pendant Son ministère Il a continué occasionnellement à prendre le temps d’être seul et de se concentrer sur Lui-même.

Dans le chapitre 14 de Matthieu il y a deux miracles familiers décrits (et un autre dont nous ne parlons pas souvent). Le premier est le repas fourni à 5 000 personnes et le deuxième est celui où Il a marché sur les eaux. Mais entre ces deux miracles il nous est dit pourquoi Il ne se trouvait pas avec ses disciples sur le bateau :

22Aussitôt après, Jésus fit monter les disciples dans la barque pour qu’ils passent avant lui de l’autre côté du lac, pendant que lui-même renverrait la foule.

 23Après l’avoir renvoyée, il monta sur une colline pour prier. Quand le soir fut venu, il se tenait là, seul ;

(Matthieu 14 :22-23)

Il a renvoyé tout le monde, non pas parce qu’Il ne se souciait pas de la foule, non pas parce qu’Il ne voulait plus les aider, mais parce qu’Il fallait qu’Il prenne soin de ses propres besoins spirituels si Il voulait conserver la force de continuer. Si le Sauveur a eu besoin de prendre le temps de se ressourcer, alors nous aussi. Il n’y a pas de mal à avoir des limites à nos capacités et à l’admettre et à reconnaître que nous avons besoin de nous recharger. Il n’y a pas de mal à ne pas saisir chaque opportunité de service que nous rencontrons si nous ne sommes honnêtement pas capables de l’accomplir. Encore une fois, notre service a besoin de rester dans les limites imposées par le Seigneur.

Comment pouvons-nous nous trouver dans le service aux autres ?

Il y a différentes raisons qui nous poussent à servir les autres, parce que nous sommes supposés le faire, parce que nous ressentons la pression de le faire, parce que nous ne voulons pas paraître comme étant le maillon faible, mais le genre de service qui nous permettra de nous trouver est le genre de service tourné directement vers Dieu. Cela ne limite pas l’utilité de notre service à l’église seule ou aux appels, cela signifie juste que notre motivation à rendre service doit être de faire Sa volonté en toutes choses. Rendre service avec orgueil peut être épuisant, tandis que rendre service humblement est gratifiant et enrichissant. Nous servons au moment, de la façon et dans le but qu’Il veut que nous servions, et non pas au moment, de la façon et dans le but que la société (ou si j’ose dire, la culture de l’église – pas la doctrine, la culture) aimerait que nous servions.

Samuel dit: L’Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Eternel? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers.

(1 Samuel 15 :22)

Sans le bon objectif en vue, notre service ne nous conduira pas à une plus grande connaissance de nous-mêmes, tout comme jeûner sans objectif c’est juste avoir faim.

Tandis que nous servons côte à côte avec ceux qui sont du côté du Seigneur, des deux côtés du voile, accomplissant Ses dessins, nous aurons une plus grande connaissance de Son amour pour Ses enfants et de notre place au sein de cette Famille Céleste. Nous nous trouvons quand nous renforçons notre compréhension de notre relation avec notre Père Céleste. Nous saurons qui nous sommes, et combien nous comptons pour Lui. Et quand nous nous perdons au service des autres, nous nous trouvons nous-mêmes.